la review fait plus office de bilan de carrière sélectif que de véritable avis

Lors de ma review de « Max Payne 3 », qui faisait un bref état des lieux des actioners d’aujourd’hui, j’avais honteusement omis de citer William Friedkin, qui a reçu récemment un hommage au festival de Deauville(http://youtu.be/qyqlqMgHLLE).

« Gniéé ? Qui c’est kce gus là ? » Ai-je entendu plusieurs fois de la part de pseudo connaisseurs du genre, pour la plupart assez hautains.
Car malgré cette hommage plus que mérité à ce grand nom, le grand public (en particulier le public Français) a encore tendance à oublier l’impact qu’a eu le cinéaste sur le cinoche de genre dans sa globalité.
Pourtant Dieu sait que ses grands classiques sont encore pillés sans vergogne, et le plus souvent pour le pire.

Inutile de présenter « L’exorciste », qui depuis sa sortie dans les années 70 et après avoir traumatisé les cul-béni, connait chaque année des erzats à toute les sauces par pack de douze cannettes d’urine de chèvre, et ce n’est pas près de s’arrêter, à en croire le carton du dernier enfant illégitime en date : « possession ».

Parlons plutôt de deux autres de ses titres de gloire , à savoir « french connection » et « to live and die in L.A » (appelé chez nous par « Police fédéral :los Angeles » , son chef d’œuvre selon moi) .

« French connection » d’abord(http://youtu.be/nP_7ZopT6oM), qui en plus d’avoir lancé la carrière de Gene Hackman et lui avoir fait décrocher son oscar, a contribué à rendre le cinéma d’action très artistique, via son filmage télévisuelle caméra à l’épaule (on sent l’individu ayant fait ses armes à la tv) : une sorte d’ancêtre de la shakycam en somme.
Néanmoins, malgré ce style était avant tout un outil pour rendre la mise en scène plus immersive. Friedkin apporté sa connaissance des techniques de la tv au cinéma, et non faire des téléfilms sur grand écran (la nuance reste complexe aujourd’hui, et je n’ai surement pas la grammaire requise pour en parler mieux que d’autre, mais cette nuance existe) contrairement à des pilote de série tv de luxe que l’on prétend affilier à du cinoche comme « Hunger games ».

Pour « To live and die to L.A » (http://youtu.be/zGBe8mltpkA), Friedkin a poussé son style artistique plus loin en lui conférant une atmosphère pulp, bling-bling, avec musique électro-pop, avec une imagerie urbaine angoissante, clipesque et ultra stylisé sans viré dans le cliché carte postal ( c’est pas les « experts » quoi) , une constante dans la filmographie de Michael Mann , ou dans le « Drive » de Nicolas Winding Refn.

Ce film osera même jusqu’à faire trépasser de manière brutal et sans concession son personnage principal comme une …ben comme une merde, laissant la place à un personnage secondaire ayant eu peu d’importance jusque là, une première à l’époque dans le cinéma d’action populaire et qui n’a connue que peu d’équivalent (manque de couilles des studios ?). Citons pêle-mêle « Assassins » de Mathieu Kassovitz, « les infiltrés » de Martin Scorsese (par ailleurs remake du très lyrique « infernal affairs ») ou encore… la saga vidéo ludique « Call of duty : Modern warfare ».

Comme la plupart de ses compères légendaires des années 70-80 (Coppola, DE Palma, Cronenberg ou Carpenter), Friedkin connu quelques déboires dans les années 90 et fit flop sur flop avant de retrouver un tant soit peu de sucées avec le survival « traqué »voyant s’affronter Tommy Lee Jones et Benicio Del Toro (http://youtu.be/tmUxlhjwVb8), et le thriller paranoïaque « Bug », adaptée d’une pièce de théâtre de Tracy Letts (http://youtu.be/EE3CFowNGLI).

Aujourd’hui, et après une tournée des festivals triomphale auréolé de plusieurs standing ovation, Friedkin revient avec « Killer Joe »(http://youtu.be/yyIbum90tzM) , thriller redneck et white trash narrant une sorte de variation du thème de Faust :

En gros un jeune plouc Texan appelé Chris engage un tueur à gages (Killer Joe donc, interprété par un Matthew McConaughey au sommet de sa forme, et qui semble vouloir jouer autre chose que les B.G faisant mouiller les jeunes pucelles en chaleur dans la comédie romantiques faisandés) pour liquider sa mère, dont l’assurance-vie pourrait payer toutes ses dettes. En échange, et en attendant de se faire payer, le tueur à droit de se servir de la sœur de Chris (joué par la toute mimi craquante Juno Temple) comme d’un sextoy humain.

A la fois drôle (humour façon frères Coen ) , transgressif et brutal (on a quand même droit à une scène de soumission à coup de chicken dips, ça semble grotesque comme ça, pourtant la scène est tout aussi glauque que la scène de viol du remake de « millenium »), Friedkin nous offre son œuvre la plus abouti depuis « to live and die » et nous prouve qu’a 77 piges, le bonhomme en a encore sous le capot et est bien plus rock’n roll que la plupart des cinéastes de la nouvelle génération, moi je dis MONSIEUR.
BastienInacio
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le 30 déc. 2012

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BastienInacio

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