Kung Fury
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Kung Fury

Moyen-métrage de David Sandberg (2015)

Il est assez difficile de parler de Kung Fury sans spoiler tant cette petite production suédoise, financée via la plateforme de crowdfunding Kickstarter, est un des trucs les plus nawaks qu’il m’ait été donné de voir. Mais pas nawak au sens péjoratif du terme. Non, nawak dans le sens où on va assister à 30 minutes de grand n’importe quoi complètement jouissif, blindées de références en tout genre aux années 80 et même 90. Le genre de film qui risque de ne parler qu’à deux catégories de personnes : les trentenaires et les geeks (pour les autres, désolé tout ça tout ça). Alors si vous êtes un geek trentenaire, préparez-vous à avoir le sourire jusqu’au lobe des oreilles, la bave aux lèvres, le cerveau en ébullition et la quéquette qui frétille, it’s time for Kung Fury !


En soit, Kung Fury ne sert strictement à rien et n’apporte strictement rien si ce n’est du fun. Fait dans un but non lucratif, le film est d’ailleurs diffusé gratuitement sur des plateformes de streaming vidéo tel Youtube (avec des sous titres français, anglais, allemands,…), dans le seul et unique but de se faire plaisir et de faire plaisir aux geeks. Ou comment le délire de potes devient un des trucs les plus attendus sur la planète entière grâce à Internet et à une bande annonce géniale de 2 minutes. Oui, car avant d’être un moyen métrage de 30 minutes financé à hauteur de 630000$, c’est une courte vidéo de David Sandberg avec des potes et de nombreuses heures sur un ordinateur faite avec un budget de 5000$.
Quand on voit le résultat à l’écran, on se dit que, comme pour nos régions, ces petits gars ont du talent. Quelle que soit la manière avec laquelle on accueille le film, on ne peut en aucun cas lui reprocher sa mise en scène tant tout y est super bien branlé. Le visuel y est tout bonnement magnifique, entre hommages et clichés du cinéma policier et d’arts martiaux américain des années 80, en passant par le filtre façon vieille VHS usée (jusqu’à la bande qui saute et la petite écriture « Play » sur le côté) et les effets spéciaux très réussis, jusque dans la bande son au synthé que n’aurait pas dénigré un certain Kavinsky. Les voix, les personnages, leur surjeu, certains plans, les flashbacks et explications habituelles du pourquoi le héros est champion de kung fu, tout respire ce cinéma simple des 80’s que beaucoup adulent (moi le premier) et qui pourtant ne valait pas chipette. C’est peut-être pour ça qu’on l’appréciait d’ailleurs…


Les hommages / références / clins d’œil (appelez ça comme bon vous semble) sont donc légion : Terminator, Retour vers le Futur, Jean Claude Van-Damme, Conan le Barbare, Street Fighter 2, Mortal Kombat, Dragon Ball Z, des pubs (le coup du téléphone), des dessins animés (Mask, Pole Position, Transformers), les jeux vidéo, et même les séries avec une scène à mourir de rire nous renvoyant directement à K2000, avec notre héros qui demande à sa voiture de lui ouvrir les portes, et la tête de David Hasselhoff qui apparait en mode pixélisée sur un petit écran lui disant que ce n’est pas possible. C’est d‘ailleurs ce dernier qui signe le générique de fin. En fait, pendant 30 minutes, on va assister à un enchainement frénétique de scènes toutes plus « What the Fuck !?! » (et l’expression est faible !) les unes que les autres, agrémentées par des dialogues et des punchlines tout simplement dantesques tels que : « Il me colle au cul comme un pédé shooté au viagra ! ».
Parce que j’avais prévenu que je spoilerais, ce film généreux nous donne en vrac : une borne d’arcade qui prend vie et qui arrache un parcmètre afin de récupérer des pièces lorsque le message « Insert Coin » apparait ; un flic à tête de triceratops qui ne tire que dans les corones des ennemis, des raptors qui lancent des lasers avec les yeux ; une viking armée d’une sulfateuse et chevauchant un loup géant ; le Dieu Thor qui est appelé sur Terre qui bande ses muscles en disant au héros du film « Hey, tu as vu mes pecs ? »… Vous en voulez encore ? Ok, attention c’est reparti pour un tour : un hackeur à la coupe mulet qui hacke le temps à l’aide d’un Power Glove ; notre héros qui voyage à travers le temps debout sur un clavier de l’époque façon MartyMcFly debout sur son skate volant ; Adolf Hitler adepte de Kung Fu et se surnommant Kung Führer ; une discussion entre deux nazis pour savoir qui a la moustache la plus aryenne ; … Ca fait déjà beaucoup ? Oui certes, mais pourtant je ne vous en ai pas cité la moitié… C’est dire s’ils sont allés loin. Et oui, « Everything is possible » comme le fameux philosophe Ike Eha. Sont forts ces Suédois…


Ces longs mois d’attente n’auront pas été vains, Kung Fury est un mal aux abdos qui nous prend soudainement tellement il nous procure des barres de rire devant tant de fun et de grand portenawak jouissif complètement assumé. C’est au final ce genre de vidéo sur le net qui en soi ne sert à rien et n’apporte rien. Mais comme les geeks adeptes de goodies et autres trucs improbables le disent si bien : inutile donc indispensable !


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cherycok
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le 29 mai 2015

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