L'Âge de glace 4 : Le retour des Ewoks
Retour aux sources, il semblerait que le réalisateur Mike Thurmeier, incertain de réussir à poursuivre dans l'univers de l'âge de glace, ait préféré tenter de jouer la sécurité en reprenant globalement le même schéma présent dans le 1 et le 2 tout en essayant de conserver l'esprit un peu déjanté du 3. C'est un échec.
Je ne m'attendais pas à ce que celui-ci soit meilleur que son prédécesseur, mais j'espérais vraiment quelque chose de mieux. Les 1 et 2 suivent une ligne directrice commune dans l'histoire, c'est ce qui a fait le succès de l'âge de glace, après un premier essai réussit, les réalisateurs ont pu se permettre plus de liberté dans le second volet et c'est ce qui fait qu'il est mieux malgré un type d'histoire identique. Dans le 3, la démarcation se fait de façon très claire, le schéma type n'est plus respecté, l'histoire dérive complètement mais le projet est bien géré et le résultat est plutôt cool, le film s'en sort plus que bien. Mais là, avec un contexte hyper intéressant, ils ont fait une histoire toute aussi perchée mais complètement délaissée.
Ils ont tout basé sur la première séquence de Scrat, celle-ci, présentée en bande-annonce, promettait un bon divertissement à l'image des précédents, avec une réelle référence historique, sauf qu'il n'en est rien, ils ont abandonné totalement le côté historique pour laisser place à un film aux airs de messages niais et gerbant sur les différentes formes d'amour (amitié, amour véritable, amour familial (NON Freud n'a rien à voir là-dedans)). Mais encore si ces messages étaient subtils, subliminaux ou tout simplement amenés de façon naturelle, mais non, ici c'est simplement inséré dans l'histoire trop directement. Sans parler de l'amourette de Pêche envers Ethan et le comportement social des filles mammouth.
Le scénario même est cousu de fils blancs, au final, arrivé à la fin du film, on constate qu'il ne s'est strictement rien passé. Dans le 1 il y a toute l'histoire avec l'enfant, dans le 2 il y a la fonte des glaces et il faut atteindre le bateau à temps et dans le 3, toujours aussi perché, l'enlèvement de Sid mène le film avec Buck aux commandes. Ici, finalement, on sait où ça va parce qu'il n'y a pas d'autres alternative, mais l'excuse est maigre, c'est la même que le 2 en moins bien expliqué.
Pourtant, de nombreux personnages nouveaux s'avèrent être plutôt intéressants:
-la taupe (Louis) entre autre, avec sa faculté et étant l'amie d'un mammouth, la relation redonne du vivant à la saga.
-les monstres marins, personnalisation des réalisateurs de l’image qu’on se fait des sirènes.
-la troupe d'ennemis, ils sont nombreux et très variés, et même si les caractères de ces personnages sont prédéfinis, étant donné qu'il y en a plusieurs, la nouveauté fait tout de même son effet, malheureusement ils sont tous intégralement sous exploités, chacun a un rôle précis que le film s'évertue à bien nous faire comprendre, mais en dehors de cela, rien, les personnages ne font ni avancer ni évoluer l'histoire, hormis peut-être le chimpanzé
-une troupe de hamster, qui n'existe uniquement que par la notoriété qu'a acquis la troupe de paresseux dans le 2 (si je ne m'abuse) et où Sid initie une danse bien étrange, ces petits hamsters ne sont pas sous-exploités mais mal, très mal utilisés à mon sens et finissent par ne ressembler qu’à l'armée des Ewoks quand leur potentiel peut être bien supérieur.
-la grand-mère de Sid, qui au demeurant insupportable est la seule pointe d’humour qui accompagne le film, le répertoire utilisé par nos 3 héros étant totalement épuisé, ce personnage arrive à point nommé et sauve la comédie du naufrage.
-et enfin Shira, la future de Diego qui reste probablement la mieux utilisée même si usant là encore d’un schéma classique.
En fait on peut constater qu'avec cet opus, la boucle est bouclée. Et ce n’est pas un hasard s’ils ne se sont pas arrêtés au 3, c’est parce qu’ils n’avaient pas mis en scène toutes les histoires annexes prévues pour les personnages :
-l'histoire de Manny s'est développée tout au long de la saga et il finit par créer sa propre famille,
-Scrat à eu sa fiancée dans l'épisode 3 sans rester avec elle puisqu’obnubilé par son gland, et une pseudo famille dans celui-ci sans y prêter attention non plus ne pouvant résister à l’appel du gland (c’est sale… mais je n’ai pas envie de changer de formulation),
-au sujet de Sid, on a vaguement appris dès le premier épisode que sa famille l’a abandonné et il découvre un genre de fan club ainsi qu’une potentielle dulcinée dans le second dont il se sépare rapidement,
-et pour finir Diego était le seul à ne pas encore avoir eu de fiancée tandis que l’on connaissait sa vie familiale puisqu'il avait quitté sa meute dans le premier volet puis avait expliqué dans le 3è que Manny et Sid était la famille qu'il souhaitait.
Voilà pourquoi dans cet épisode ils mettent un terme à l’histoire en montrant la famille de Sid (le plus gros mystère de l’Âge de Glace si je puis me permettre) et faisant enfin rencontrer le grand Amour à Diego. Pour fournir tout ce qui leur manquait, ils ont, au grand dam du fan que je suis, totalement dit au revoir à l'humour, laissant quelques malheureuses blagues timides et absolument pas représentatives de ce que le reste de la saga à su offrir.
En revanche, une chose fort notable, l’univers de l’Âge de glace, au cours de ces 10 années de cinématographie, à réussit à mettre plusieurs personnages clef en scène, ce qui leur a permis de ne pas tomber dans la facilité en surdosant l’apparition d’un personnage à l’écran, en particulier Scrat dont la popularité n’a cessé de croître, même si son temps d’apparition à augmenté depuis le commencement. Grâce aux 2 opossums et, dans ce volet, de la mémé ainsi que quelques membres de l’équipage pirate, tout l’humour ne repose pas uniquement sur un seul personnage emblématique et l’histoire réussit parfaitement à se passer de ces personnages vedettes.
Pour terminer, j'ai rajouté un point à cause des très nombreuses références plutôt sympathiques qui ont permis de ne pas trouver trop ridicule cette suite qui est la première de la saga à ne pas être aussi (ou ne serait-ce que presque aussi bon) que le précédent.