Il y a de ces films qui, quand ils manquent à ta culture cinématographique, se font ressentir comme un manque. On ne se gêne d'ailleurs pas pour te faire remarquer à quel point t'es à la masse, mon pôv vieux.

C'était mon cas avec l'Armée des 12 singes qu'on n'a pas cessé de me recommander, et me trouvant finalement dans la bonne humeur, je me suis décidé à le regarder. Après avoir vu Sacré Graal et Las Vegas Parano, de la part de Terry Gilliam, plus rien ne pouvait m'étonner.

Tout d'abord, petit résumé rapide. James Cole (ou Bob Cole, suivant dans quel délire psychotique le bon Bruce Willis se trouve) vit sous terre dans le futur, et purge une peine à perpétuité (assorti de 25 ans incompressible) dans une petite cage. En surface, c'est la désolation et au travers des ruines humaines les animaux règnent en maître. Mais l'humanité ravagée par un virus veut reprendre le pouvoir et, à l'aide d'une machine à remonter le temps, expédie les détenus "volontaires" afin de trouver la source originelle du virus qui a effacé 5 milliards de pélos en 1996.

Je n'en dirai pas plus, je pense que c'est vraiment ce genre de film qui nécessite une sorte de tilt quand tu lis le scénario pour être apprécié et regardé avec intérêt. Dans chaque film les avis et critiques sont le résultat de notre subjectivité, celui-ci n'échappe pas à la règle. Ainsi, j'ai personnellement énormément apprécié l'esthétique kitsch au possible qui tape à l’œil lors des scènes dans le futur (notamment la mallette que tient l'ami Willis au début du film, ou bien la salle où il côtoie les scientifiques), les plans de caméra complètement barrés.

Mais plus encore que des aspects techniques que je ne saurais décortiquer, faute de connaissances, c'est l'aspect scénaristique et la mise en scène qui m'ont transportés tout au long du film.
Ce présentant comme une simple dystopie, somme toute assez banale, la thématique des voyages dans le temps introduit déjà un élément perturbateur. Et la réussite du film, pour moi, c'est la plongée du héros dans la folie. Au fil de ses voyages dans le temps il perd pied et s'en vient à nier son présent. Bruce Willis, qui n'est pas uniquement cantonné à un rôle de "gros bras", te fait merveilleusement ressentir la détresse du personnage qui se retrouve coincé dans un asile, sans pouvoir démontrer qu'il est sain d'esprit, en complète perte de repère. J'ai adoré le jeu d'acteur, surtout celui de Brad Pitt en dément survolté dans l'asile.

Soutenu par des acteurs fabuleux, une mise en scène léchée,"L'Armée des douze singes" est un film que je reverrai surement plusieurs fois. Œuvre complexe, je pense que chaque séance peut t'apporter une vision nouvelle, une interprétation différente sur ce film.



Spoileur

Gros Spoiler pour finir, j'ai bien aimé la fin. J'ai lu dans une autre critique que le coup des flash-back était attendu, eh bien pas par moi. Je n'ai pu comprendre le pourquoi du comment qu'a partir du moment où Bruce t'indique que la (sublime) Madeleine Stowe était la femme de son rêve, et je n'ai compris que peu avant la scène (au moment où le docteur Railly revêt sa perruque blonde) que c'était Brucie qui allait se faire flinguer.

De plus, la fin complètement ouverte a su me titiller juste assez, parce que, finalement, on peut se répandre en conjectures sans jamais avoir une réponse définitive. Ainsi, est-ce que Bruce est coincé dans une boucle infinie, condamné à revivre inlassablement la scène de l'aéroport jusqu'à ce qu'il parvienne enfin à déjouer l'attentat ? La scientifique que l'on voit à la fin, est-elle là pour étudier le virus et rendre sa place à l'humanité, ou simplement pour nous faire comprendre que ce sont les scientifiques, la nouvelle élite, qui a intérêt à ce que se produise la "fin du monde" afin de dominer les ruines ?

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le 18 janv. 2015

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Petitbarbu

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