Des peintures rupestres à la Renaissance

L'humanité vient de loin. Tout ce qui nous entoure et fait notre quotidien: nos villes, véhicules, bains chauds, Internet, canapé-lit, congélateur, lumière électrique, etc. Toutes ces choses ont été durement acquises au long de plusieurs millénaires d'innovation, et d'évolution de l'espèce humaine. Au final, on ne goûte vraiment la splendeur de la civilisation humaine que lorsqu'on tente de se décrocher de tout ces "acquis" confortables de la société moderne, et que l'on part dans la forêt pour dormir sous une frêle tente ballottée par le vent et la pluie, et en tentant d'allumer un feu pour chauffer son café du matin.

L'Aurore est un film qui nous fait remonter loin dans l'histoire du cinéma. En cette époque reculée, tels nos ancêtres du néolithique, les palettes de couleurs disponibles pour la représentation artistique étaient loin d'égaler la myriade de pigments qu'avaient à dispositions les peintres de la période Rococo.
On imagine également que ces artistes des cavernes avaient le verbe moins subtil que Molière. Aussi le langage oral n'était peut-être pas aussi important qu'il ne l'est aujourd'hui, et l'on se contentait de faire passer que les informations les plus vitales à nos congénères.
Il est très probable que cette carence verbale de nos aïeux Cro-Magnon était contrebalancée par une importante communication gestuelle, et par des expressions faciales exagérées qui nous paraîtraient sans doute aussi ridicules que les grimaces des chimpanzés.

La complexité des histoires que devaient se raconter les premiers hommes des cavernes ne devaient donc pas aller chercher bien loin avec le peu de moyens qu'ils avaient de s'exprimer. Mais en pensaient-ils vraiment moins?
Oui le scénario de ce film est simple, très simple, au point qu'une heure et demie semble plus longue qu'un film de trois heures aux dialogues vocaux bien plus fournis. Le jeu des acteurs est plutôt celui de comédiens de théâtre qui d'ordinaire par souci de transmission de l'émotion sur-jouent leurs tirades, mais qui cette fois, aphones, doivent entièrement compter sur leurs talents de mimes.

Le résultat est à cent lieues du minimum que l'on exige aujourd'hui de n'importe qu'elle œuvre audio-visuelle digne de ce nom, et l'on peut ce sentir rebuté par un art si primaire. Aussi ce film est plutôt à regarder avec le même esprit que celui avec lequel on irait visiter les grottes de Lascaux:

C'est long, c'est chiant, mais c'est touchant d'humanité et de volonté toute simple de raconter une histoire à ceux qui passeront par là après nous.
Adalrick
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le 4 nov. 2013

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Adalrick

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