Je ne comprends pas la structure de cette Aurore. Le film narre comment un fermier envisage de tuer son épouse sous l'influence d'une citadine qui l'a pris dans ses filets et le convainc de tout quitter pour l'accompagner à la ville. L'homme renonce à son méfait au dernier moment et voilà qu'on suit le couple de fermiers arrivés un peu par hasard dans la ville et qui roucoule pendant près d'une heure, avant que n'arrive le dénouement qui renoue avec l'introduction de la trame.

Pendant plus de la moitié du film donc, on suit le couple dans la ville alors qu'il se promène dans le chaos ambiant. J'ai deux problèmes majeurs avec ce passage. D'une part, j'ai trouvé le pardon de Madame un peu trop facile : Monsieur a quand même essayé de la trucider à peine plus tôt ! Elle semble l'oublier assez facilement... D'autre part, ce passage urbain m'a semblé long parce qu'il ne se passe vraiment pas grand chose (bon j'exagère, il y a quand même un cochon bourré, ça vaut le coup d'œil ça !). Le couple s'aime à nouveau comme au premier jour, ils sont mignons tout plein, il y a même un peu d'humour bien venu ; mais rien qui tienne vraiment en haleine, d'autant plus qu'on perd complètement de vue le point de départ de la trame.

Et enfin alors qu'il ne reste qu'une vingtaine de minutes arrivent le dénouement et le raccord avec le premier acte. Il se passe enfin des choses intéressantes et le film regagne finalement en intérêt à mes yeux. Mais là encore il y a un bémol pour moi : j'ai trouvé que la conclusion tombe un peu dans la facilité et le consensuel, là où il y avait sans doute moyen de faire plus original ou plus subtil.

Au final je n'ai pas détesté L'Aurore, je suis même content d'avoir découvert ce film culte du cinéma muet. Mais j'ai vraiment eu l'impression qu'on me racontait en une heure et demi une histoire qui aurait pu être contée en moitié moins de temps sans tout le meublage qui m'a semblé déconnecté de l'introduction et de la conclusion. Reste tout de même une réalisation soignée, bien que je manque de points de comparaison, étant peu familier du cinéma des années 20-30, et une histoire d'amour qui plaira sans doute à certains.
Semyaza
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le 22 août 2014

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