Sixième Sens

Produit par le studio Laika, qui nous avait offert « Coraline » en 2009, « L’Étrange Pouvoir de Norman », comme l’indique sans subtilité son titre français, peut se voir comme un digne héritier d’un des fleurons du film d’animation en « stop motion », « L’Étrange Noël de Monsieur Jack », marchant sur les plates-bandes gothiques de Tim Burton, sans pour autant être une comédie musicale ou copier son style. C’est l’histoire de Norman, un jeune garçon solitaire et fan de zombies, qui a la faculté de parler « aux gens qui sont morts ». Lorsqu’une malédiction lancée par une sorcière voilà 300 ans menace sa petite ville, Norman va devenir l’ultime espoir pour parvenir à la lever et calmer l’esprit en colère de celle qui fût sacrifiée.

Superbement animé, traversé par des idées de mise en scène réjouissantes et relevé par des choix de cadrage originaux, doté de personnages attachants et d’un humour noir délectable, parfois vraiment morbide, rempli de références aux films d’horreur qui passeront par-dessus la tête des gentils enfants innocents (mais qui les initieront au genre), « L’Étrange Pouvoir de Norman » fait preuve d’une belle maîtrise et témoigne d’un vrai savoir-faire, la fin du film osant même aller jouer dans le registre de l’émotion avec un climax particulièrement émouvant.

Une jolie réussite qui réveille les morts.