Rien de tel que de faire une critique d’un film qui est à l’avance sur son temps et qui pourrait parfaitement s’intégrer dans notre nouvelle décennie. En effet, qu’elle est la différence entre "Meurtres à la Saint-Valentin" (2009), "Vampire, vous avez dit vampire?" (2011) et "L'Homme au masque de cire" (1953)? Aucune ! Ce sont tous des remakes en 3-D.
Henry Jarrod (Vincent Price) est un talentueux sculpteur de statues de cires. Il est sur le point de conclure une affaire afin de faire une exposition. Son partenaire financier en quête d’argents Matthew Burke (Roy Roberts), décide de mettre le feu à l’atelier de cires de Jarrod, afin de réclamer les assurances. Jarrod fait tout en son pourvoir pour arrêter son partenaire, mais n’arrive pas à éteindre les flammes. Jarrod est déclaré mort. Quelque temps plus tard, un mystérieux inconnu défiguré et habillé de noir tue Burke . Lors d’un second meurtre, une jeune femme nommée Sue Allen (Phyllis Kirk) voit l’assaillant de sa colocataire. Elle réussit à s’échapper et à prévenir la police. Peu de temps après, Jarrod refait surface, infirme et ne pouvant plus faire usage de ses mains brûlées. C’est avec l’aide de différents sculpteurs que ce dernier refait ses statues perdues. À l’ouverture du nouveau musée de cire, Sue constate, dans la chambre des horreurs, que la statue Jeanne d’Arc ressemble étrangement à son ancienne colocataire. D’autant plus que son corps ait disparu à la morgue.
Si le court résumé vous semble familier, c’est parce que l’histoire de "L'Homme au masque de cire" est pratiquement identique à "Masques de cire". Malgré la grande ressemblance entre le récit original et la réadaptation, on peut remarquer que la transition entre les deux films ne s’est pas fait sans dommage.
Tout d’abord, nous perdons l’un de mes personnages préférés qui ne figure pas dans cette version. Je parle bien sûr de la journaliste Florence Dempsey qui avait si bien touché mon coeur dans le film original. Son absence enlève une part d’intrigue qui donnait un côté intéressant dans "Masques de cire". Son personnage est par contre remplacé par deux nouveaux protagonistes dans cette réadaptation. Tout d’abord, par la jolie Sue Allen. Son personnage est pratiquement l’équivalent à Florence Dempsey, mais avec de la personnalité en moins. Elle a été témoin du meurtrier qui a assassiné sa colocataire. Elle est en plus la première à remarquer la ressemble de cette dernière avec l’une des statues de cires. C’est également elle qui sera l’objet de la passion de Jarrod, dont il voit en elle sa nouvelle Marie-Antoinette. Afin de compenser l’enquête qui manquait, les scénaristes ont rajouté de l’importance au Commissaire Brennan. Lui et son collègue enquêtent sur les statues de cires et font des rapprochements avec les corps disparus à la morgue.
Parlant d’intrigue en moins, le mystère de "Masques de cire" semble avoir totalement disparu. Le twist final du film est exactement le même que celui du film original. Donc, si vous avez vu "Masques de cire", vous ne serez pas surpris. Par contre, le problème n’est pas là. Le mystère entourant le personnage interprété par Vincent Price est beaucoup plus évident à trouver que dans le film de 1933. Dû par les nouvelles dispositions des scènes, le mystère est prévisible après une dizaine de minutes écoulées. La fin du film a donc moins d’impact à ce qu’on aurait pu espérer.
Maintenant, je vais vous parler de la scène la plus inutile qu’on peut faire pour la 3-D. La scène dont je fais allusion est celle avec l’homme qui fait un spectacle devant le musée de cire en jouant au bolo afin d’insister le monde à entrer. Il est clair que les scénaristes du film on inclue cette scène afin de venter les mérites de la 3-D. L’homme parle au public, regarde directement la caméra. Il fait aller sa balle de ses raquettes devant la caméra pour pouvoir faire de l’effet 3-D. Je ne peux juger de la qualité de la 3-D parce que la version que j’ai vue ne le contenait pas. Mais il est évident de savoir que cette scène ne sert strictement pas à l’histoire et qu’elle dure près d’une minute. Sinon, pour les autres scènes dont j’ai remarqué l’usage de la 3-D, il y a des scènes de bagarres ainsi que de danses avec de jolies danseuses. Je semble dénigrer l’inutile utilisation du 3-D, mais n’oublions pas que durant ces années, cette technique était à ces premiers balbutiements. Alors, soyons indulgents.
Pour ce qui est des acteurs, on a la chance de voir Vincent Price, icône du cinéma d’horreur, dans le rôle talentueux sculpteur de cires. Il ne joue pas ici le rôle de sa vie, mais il fait ce qu’il faut pour ne pas décevoir son public. Phyllis Kirk brille plus par sa beauté que par son talent d’actrice. Elle ne réussit pas totalement à nous convaincre de par ses réactions face aux différents événements qui lui arrivent. Frank Lovejoy est beaucoup plus crédible dans son rôle de Commissaire déterminé de découvrir la vérité à propos de la maison de cires. Notons également la présence d’un Charles Bronson méconnaissable sans sa moustache. Il joue le rôle d’Igor, un assistant muet de Jarrod.
"L'Homme au masque de cire" n’est pas un mauvais film en soi. L’histoire reste quand même intéressante et saura divertir un public vierge de cette franchise. Par contre, après chaque remake qui voit le jour dans l’univers cinématographique, on vient à se demander si leurs réalisations sont vraiment nécessaires. Avec "L'Homme au masque de cire", on arrive à une seule et unique réponse.
Non!