Woody Allen est le Abraham Zucker des comédies légères intellectuelles depuis quelques années. C'est à dire qu'il nous met paisiblement dans une zone de confort intellectuelle à coups de références culturelles, fait rire grâce à celles-ci, ici sur divers philosophes, passant de Heidegger à l'existentialisme de Sartre. La question qu'on se pose est de savoir s'ils les raillent, particulièrement les existentialistes, ou s'il leur rend hommage. Peut être les deux. Fait-il une astucieuse mise en abîme sur sa propre névrose intellectualiste ou ne peut-il se détacher de l'humour des milieux universitaires américains de la côte est ? En tout cas l'histoire, elle, est inventive d'un côté avec le questionnement sur ce qui fait que nous nous sentons en vie, et d'un autre tout à fait banal quant aux rapports entre les personnages, à l'image des morceaux de philosophies cités, déjà entendus milles fois. Il se permet même au passage une référence à son propre film, Meurtre Mystérieux à Manhattan.
Joaquin Phenix nage comme un poisson dans l'eau au milieux de répliques qu'il prononce sans effort, notamment au moment de mentir dans le film alors qu'il est lui même déjà en train de jouer un personnage. Emma Stone est à la hauteur et se sert de sa grâce et de l'expressivité de son visage pour livrer une belle prestation. Le reste du casting est au diapason. La technique est toujours sobre et sert le propos comme de coutume.
Au final un bon moment devant un énième film de Woody Allen.