Enter the Malick : 1st Chamber
Premier Malick pour moi, premier Malick pour Terrence, ça s'est pas passé aussi bien que prévu.
Intéressant postulat que de prendre un point de vue totalement extérieur à l'odyssée criminelle de Sissy Bonnie Spacek et Martin Clyde Sheen, mais malgré le talent certain du réalisateur, ça dessert plutôt l'intrigue. Le cadre du raod-trip est fantastique, bien servi par la BO, mais les personnages manquent sacrément de relief. La décision de Malick de la non-implication rend des dialogues froids.
Rien n'est construit, on assiste impuissants au déroulement de la destinée des deux personnages, qui semblent accepter leur destin.
Si le parti pris de Martin Sheen en tant que main character d'Apocalypse Now est plutôt cohérent, dans la volonté de Coppola d'en faire une transposition du spectateur ; ici il apparaît comme un pastiche vulgaire de James Dean, ressemblance dont les autres personnages du film se moquent. À l'opposé d'une fureur de vivre, idole nonchalante, il manque cruellement de charisme. On ne sait pas ce qu'il pense, et Malick ne veut pas qu'on le sache : très bien mais à quoi bon ? C'est là où, pour moi, le bât blesse.
Il n'y a aucun objet d'attention pour que le spectateur s'intéresse au film. L'intrigue en elle-même est banale, la psychologie des personnages est inatteignable, ce n'est pas drôle. "C'est un film contemplatif" me répondent certains ? La beauté des images n'est rien sans l'émotion ressentie par ceux qui les regardent.
Au final je retire pas grand chose de cette expérience, c'est beau, plutôt bien joué, belle BO ; mais qu'est-ce que c'est froid. On est à l'opposé de l'étiquette "premier film", de ce manque de maîtrise, cette volonté de bien faire qui les rend si attachant. Ici on ne ressent aucune volonté : ni de la part de Malick, ni des personnages.
Juste le destin immuable vers la fin. Qu'est-ce que tu m'as l'air triste, Terrence Malick.