La Belle et la Bête par cloneweb
Le documentaire Waking Sleeping Beauty, réalisé par Don Hahn et producteur à l'époque de la Belle et la Bête m'avait donné envie de me replonger dans le dessin animé de Gary Trousdale et Kirk Wise – qui réaliseront ensuite Le Bossu de Notre-Dame et Atlantis, l'Empire Perdu. Je ne l'avais pas revu depuis une lointaine sortie en VHS.
Je n'ai pas été déçu. Le dessin animé n'a pas pris une ride et le nouveau master restauré permet de resplendissantes couleurs.La fameuse scène du bal animée par ordinateur est toujours aussi réussie. Pour la petite histoire, c'est la deuxième fois que les studios Disney faisaient appel à des technologies informatiques pour une scène, la première étant dans la séquence de vol sur le dos de l'aigle dans Bernard et Bianca au Pays des Kangourous.
La Belle et la Bête fait partie des dessins animés datant du renouveau des studios Disney après La Petite Sirène sortie en 1989 et surtout après la période creuse des studios à la fin des années 80 (avec le fameux flop qu'avait alors fait Taram et le Chaudron Magique). Si l'histoire de base avait été écrite il y a bien longtemps, Disney cherchant depuis les années 30 à porter l'histoire au cinéma, elle utilise pourtant des éléments devenus classiques mais qui étaient alors plutôt originaux : une princesse, une histoire d'amour impossible, des chansons mises en scène comme à Broadway et une tripotée de personnages secondaires mignons ou drôles.
Mais contrairement à d'autres productions qui suivront (comme Mulan par exemple), tout ces éléments sont ici utilisées intelligemment. Les scènes de comédies musicales ne font que servir l'histoire, bien que la plupart des passages entre la Belle et la Bête eux-même ne soient pas concernés. Et aucun des personnages secondaires n'est idiot ou inutile : ils ne sont pas là pour amuser la galerie mais ont tous un véritable rôle important, même Zip, la petite tasse ébréchée. Remarquez que la scène utilisant des personnages non-humains la moins utile est la fameuse chanson inédite. On comprend donc aisément, et même si elle est sympathique, pourquoi elle ne figurait pas dans le montage d'origine
Comme toutes les productions Disney même actuelles, la Belle et la Bête bénéficie d'une version française soignée. Mais il faut souligner particulièrement l'excellent travail d'Emmanuel Jacomy (connu aussi pour prêter sa voix à Superman dans la série animée et être le doubleur de Pierce Brosnan) qui est tout simplement parfait pour faire la voix de la Bête.
Et quelle Bête ! Formidable personnage dont la première apparition est très bestiale (il est à quatre pattes), très colérique, effrayant, il finira par retrouver son humanité sans pour autant retrouver sa forme grâce à une jeune fille rêveuse rappelant étrangement les jeunes filles aimant ce genre de compte. Après tout, quelle spectatrice de la Belle et la Bête ne s'est pas sentie proche de Belle, mignonne, à part et aimant se cultiver et rêver d'ailleurs. Il leur faudra quand même une scène effrayante avec des loups, de vrais animaux féroces pour que la Bête montre un peu d'humanité et se rapproche un peu de celle qu'il finira par aimer.
Servi par les très jolies thèmes d'Alan Menken, la Belle et la Bête fait donc partie des vrais chefs d'oeuvres des studios d'animation Disney. N'hésitez donc pas à vous le (re)procurez lors de la sortie DVD, non seulement pour le montrer à vos enfants mais aussi pour le voir vous-même. Ca vous touchera forcément.