Enfin ! Après moult années d'attente, d'esquives à base de fuite en courant et hurlant à chaque tentative volontaire ou non de raconter le "twist" ultime j'ai enfin pu découvrir cette fameuse Planète en salle (<3 La Filmo :)
Et ce fût un grand moment de plaisir cinématographique ! Grand moment car le flim n'a pas pris une ride (juste une ridule pour la séquence d'intro ;) et sa force philosophique et émotionnelle est intacte. Intacte car ce qui compte dans ce flim ce n'est pas les "visuals effects" mais le propos (ce dont de nombreux flims actuels chargés aux CGI devraient avoir en tête).
Les thèmes abordés via le prisme de cette société inversée renvoient ainsi à la folie des Hommes et leur pouvoir autodestructeur (le discour initial de Taylor faisant écho à la lecture finale d'un extrait du "livre sacré"), à la puissance des conservatismes et la lutte intense contre la remise en cause l'ordre établi. La référence est explicite à l'inquisition et au procès de Galilée. Les dogmes sur la l'incapacité des Hommes à avoir une âme renvoient eux directement aux sociétés occidentales et aux colonialismes perpétrés au fil des siècles et à la ségrégation établie entre colons et peuples autochtones. L'ambiance "zoo" m'a particulièrement fait penser aux expos coloniales et ces tribus Kanaks "exposées" au jardin d'acclimatation.
Et on pourrait aussi poussée un peu et y voir un plaidoyer contre l'expérimentation animale (Big up à Brigitte :D).
Bref, un moment cinématographique vraiment jouissif et intellectuellement stimulant. D'autant plus que visuellement, il est agrémenté d'un Charlton flamboyant (pour vous mesdames :D)
Je terminerai simplement par une réflexion sur le "tortillement" final qui in fine justement ne m'a pas semblé si dingue et si "primordial" que cela. Déjà parce qu'il est à mon sens totalement révélé quelques gros intants auparavant (lors de l'exploration de la grotte et de la lecture du verset). Et surtout j'ai le tropisme que ce qui soit central dans le propos ne soit pas que cela soit arrivé là à cet endroit précis mais que cela soit arrivé tout simplement.