Moi César, 10 ans et 1/2, 1m80
Même si nous sommes dans une période cinématographique où les prequels et les remakes règnent en maître, il faut bien avouer que ce "Planète des Singes : Les Origines" est le bienvenu. Je me souviens encore de la surprise créée par Burton à l'annonce de son adaptation sur pellicule de ce récit fantastique.
Mais ici, on est bien loin du film de Tim, avec les vaisseaux et les singes bavards qui vont avec. Non, le long-métrage de Rupert Wyatt revient à la source, à l'acte humain qui a provoqué des évènements inattendus et ingérables. Et oui, l'erreur est humaine, comme toujours.
C'est en cela que "La Planète des Singes : Les Origines" est un prequel intelligent et "utile".
Nous assistons donc aux différentes expériences scientifiques portées sur des singes, dont une permettant de lutter contre la perte de mémoire. Mais le scientifique Will Rodman va très vite s'apercevoir que son remède miracle permet également d'accroître les capacités cérébrales du sujet.
Et c'est ainsi qu'est apparu César, un bébé singe qui a été trempé dans la marmite de potion magique à la naissance. Rodman le recueille chez lui pour suivre son évolution miracle, jusqu'à ce que le singe mutant est assez de jugeote pour s'apercevoir que tous ceux de son espèce sont des cobayes de laboratoire. Et c'est ainsi que César retourne sa veste et engage sa révolution animale.
Grâce à ce prequel, nous apprenons beaucoup de choses, sur les intentions de départ des humains, sur les erreurs de calcul, sur l'évolution biologique des singes, etc... Des détails scénaristiques très bien amenés et très bien servis.
La modélisation numérique des singes est tout simplement bluffante, ce qui amène une crédibilité mordante à ce récit de science-fiction.
Chapeau bas à Monsieur Serkis, qui campe un César étonnant de vérité. L'alternance entre les comportements animaux et humains (comme la réflexion, les signes d'intelligence) laisse sans voix.
Une modélisation numérique qui permet également de livrer des scènes marquantes, qui viennent ponctuer un récit assez plat et à la rythmique un peu molle. Mais ces choix techniques ont au moins le mérite d'exposer un long-métrage homogène, sans tomber dans des choix de scènes inégales au niveau du contenu.
Côté casting, ça se défend plutôt bien, voir très bien. James Franco est à l'aise, Freida Pinto séduisante et John Lithgow est plutôt touchant dans son rôle de vieil homme malade.
"Planète des Singes : Les Origines" est donc un très bon divertissement qui nous comble tant sur le plan scénaristique qu'esthétique.
Toutefois, pas de grosses surprises à la clé. L'ensemble du contenu se laisse deviner un brin facilement.