Déjà, entendre plusieurs fois cette fois expression dans le film flanque des boutons, parce que, comme critère de caractérisation d'un personnage, on a vu mieux.
Mais voir Albert Dupontel agir comme un Terminator (il se prend une balle dans la cuisse, hop, il court comme un lapin, il s'écrase sur le toit d'un fourgon avec un type et ce dernier en meurt, et Dupontel s'en sort en court comme si de rien n'était, il court encore avec une balle prise dans l'estomac, il guérit avec une vitesse surprenante...) a quelque chose de très marrant, mais aussi un plaisir enfantin pour l'acteur qui peut enfin faire son Belmondo en faisant des cascades assez improbables, et si sa mâchoire reste serrée durant tout le film, il a l'air de s'amuser. Il a l'air bien seul...

Parce que le reste du casting n'est pas à l'avenant, entre une Alice Taglioni qui ne tient pas sur ses jambes, un Sergi Lopez qui ne fait que passer, ou un Zinedine Soualem fantomatique, le duo composé par Stéphane Debac et Natacha Reigner est aussi l'autre atout du film.
Clairement inspiré du couple Fourniret, ils tuent, violent, et encore une fois, Stéphane Debac a un pouvoir mystérieux qui lui donne la volonté de marcher aussi vite que quelqu'un qui court ; je ne suis pas fou, on voit ça deux fois dans le film, une fois pour violer une jeune fille (qui, manque de pot, était déjà au début du film), et pour poursuivre Dupontel. Impressionnant.

Plombé par une réalisation assez énervée (et une utilisation systématique du gros plan), et une musique qui veut nous faire croire que ce film est sévèrement burné, on est pas loin du Nanar de luxe, parce que je veux bien croire à une incohérence, mais quand elles sont aussi nombreuses que celles décrites plus haut (et je n'ai pas tout dit, pour éviter de gâcher la surprise), je décroche totalement.
Je sauve quand même la première partie, dans la prison qui, en plus de faire un joli clin d'œil au premier film d'Eric Valette (Maléfique, qui commençait dans une prison), et assez prenante, et où Dupontel irrigue de son talent d'homme d'action.

Je me mordrais presque les doigts de ne pas dire la deuxième fin, car quand on a vu tout ce que subit Albert Dupontel, c'est à hurler de rire !
C'est clairement orienté pour être un film du samedi soir, à voir entre potes, mais on en ressort un peu consterné, et si on veut voir un type qui court avec talent, on va voir les Jason Bourne.
Boubakar
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le 18 juin 2012

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Boubakar

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