Surprise, c'est français !
Frank Adrien (Albert Dupontel) est un prisonnier, ancien braqueur au magot bien caché de tous, qui va devoir s'évader pour sauver sa femme et sa fille d'un tueur en série : son ex-codétenu Jean-Louis Maurel (le prodigieux Stéphane Debac). Aidé d'un ancien flic (Sergi Lopez) à la réputation mise à mal par ses élucubrations passées, Frank va devoir sauver sa famille et prouver qu'il n'est pas le tueur que la police, représentée par la belle Alice Taglioni, recherche coute que coute. Vous vouliez du casting de qualité ? Vous êtes servis !
On est souvent tous d'accord sur un point, entre cinéphiles : le cinéma français d'aujourd'hui, c'est de la merde. À quelques rares exceptions, on ne va pratiquement jamais au cinéma pour voir un film français de qualité. Et si cela venait de changer ? Depuis quelque temps maintenant, le cinéma de genre revient à la mode et cartonne. Que ce soit avec le très original Rubber ou même l'americanisé Piranha 3D, il semble y avoir une génération de réalisateurs aux idées florissantes qui viennent donner un second souffle au cinéma français. Mieux encore : le public répond présent.
La Proie n'est rien d'autre qu'un digne successeur du Fugitif, de U.S Marshall, d'un soupçon de Die Hard (ou d'une Willis-Adventure quelconque nous venant tout droit des années 80/90). Albert Dupontel est un antihéros au souffle incroyable, qui participe à une enquête sombre n'étant pas sans nous rappeler "Piège en Eaux Troubles" à bien des égards. Il y a milles exemples de références à tous ces films américains ayant eux-mêmes pas mal copié sur un certain cinéma italien des années 70. Cela manque t'il d'originalité pour autant ? Non. Déjà parce que le réalisateur ose aller jusqu'au bout de ces idées et n'est ennuyé par aucune censure ni "limite marketing". On notera aussi une belle scène en hommage à Evil Dead (avec une caméra à hauteur de l'herbe qui se faufille dans les bois sous fond d'un bruit sombre et effrayant) et un joli cri de Wilhelm bien camouflé.
Aussi, La Proie est une vraie performance d'acteur. Déjà pour son tueur en série, campé par un Stéphane Debac d'une incroyable folie, qui mérite sans aucun doute un César qu'il n'aura pas, pour cette performance vraiment bluffante. Ensuite pour ses cascades, son rythme effréné, ou l'on ne s'ennuie jamais alors que l'aventure y est assez "quelconque" dans sa construction. La Proie est réellement un pur film d'action intelligent comme les Américains ne savent plus en faire. Hey, bonne nouvelle, c'est français ! Je n’en reviens toujours pas...
Ho et j'y pense : le générique de fin est sublime.