À travers l’histoire d’un naufragé sur une île déserte tropicale peuplée de tortues, de crabes et d’oiseaux, La Tortue rouge raconte les grandes étapes de la vie d’un être humain, avec ses joies et ses douleurs.
Michaël Dudok de Wit signe avec La Tortue Rouge un premier film d'une grande beauté visuelle et d'une rare poésie.
Muet, toutes les émotions passent donc par la gestuelle et l'expression des personnages, par la mise en scène et par le son sur lequel le travail fût en toute logique essentiel. La composition musicale emporte émotionnellement le spectateur sans qu'elle ne soit envahissante ou ne prenne le pas sur le scénario. Chose assez rare dans le cinéma contemporain, l'histoire prend le temps qui lui est nécessaire pour s'installer convenablement et laisse la place à une forme de contemplation sans pour autant ennuyer le spectateur.
On appréciera par ailleurs la très grande qualité des dessins et de l'animation, que ce soit des personnages ou de l'eau, du grain du papier, des cieux magnifiquement peints, de l'agencement des couleurs, de la lumière, ou encore des textures. Le seul bémol à apporter concerne peut-être les tortues, réalisées en 3D par manque de temps, qui s'intègrent plus ou moins bien au fil des séquences.
C'est un équilibre sur le fil du rasoir qui fût donc trouvé pour ce film intense savamment orchestré par Michaël Dudok de Wit, un cinéaste à suivre ...