Mon inculture cinématographique m'a poussé à penser qu'il s'agissait là d'une comédie de Wilder avec Marilyn Monroe. C'est ce que le titre m'a évoqué. Belle surprise donc, que de constater que je possédais ce film de Capra, un réalisateur dont j'ai le désir d'approfondir la filmographie.

Le scénario n'est pas sans rappeler "Un fauteuil sur deux", cette comédie géniale de John Landis où des riches tentent d'apprendre à un pauvre à bien vivre. Bon, dans l'intrigue de Landis, il y a aussi le riche qui apprend à vivre comme un pauvre... Ce que l'on ne retrouve pas ici. Mais il reste des thèmes similaires aux deux films. Suffisamment pour que l'un évoque l'autre.

L'intrigue est intéressante, mais manque de clarté quant aux enjeux. Si bien qu'on se demande pendant longtemps de quoi on va vraiment nous parler. Les éléments se mettent en jeu très lentement, l'histoire piétine, stagne et on s'ennuie un peu. Mais le dernier tiers se révèle très amusant. D'abord parce que les objectifs sont on ne peut plus clairs, ensuite parce que les conflits prennent une dimension beaucoup plus imposante, et enfin parce qu'une mise en abîme chatoyante vient prendre place. Les personnages sont quant à eux assez sympas en tant que caricature par rapport à leur statut social. C'est assez bien exploité et c'est un véritable plaisir, sur la fin, de voir ce journaliste dynamiter de l'intérieur le monde de ces bourgeois.

La mise en scène manque un peu de peps. Je pensais d'ailleurs qu'il devait s'agir d'un des premiers films du réalisateur tant les acteurs ont parfois l'air en roue libre. C'est surtout les premières 20 minutes qui son maladroites, où le plan général ressemble à du simple théâtre filmé et où les acteurs semblent n'avoir reçu aucune indication sur quoi faire à l'écran. Après c'est mieux, c'est plus vivant, moins mécanique bien que la caméra reste la plus discrète possible dans ses prises de vue et ses déplacements. Les acteurs sont bons, on retiendra surtout Robert Williams dont l'allumage de pipe n'est pas sans rappeler celui de Bill Murray, et dont le visage ressemble étrangement à celui de Jeremy Renner. Ce dernier devrait d'ailleurs s'attaquer à un biopic sur R. Williams plutôt que sur Steve McQueen, mais bon, tout de suite, c'est moins vendeur (en plus l'acteur est mort 3 jours après la sortie du film, d'une appendicite...) ! Les actrices sont mignonnes et correctes ; il est dommage que Jean Harlow ne soit pas plus charismatique.

Bref, "Platinum Blonde" est une petite comédie sympathique qui traite de thèmes chers à Capra ; quelques maladresses tant au niveau scénaristique que scénique dans la première moitié du film, mais une belle amélioration dans la seconde.
Fatpooper
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le 21 déc. 2013

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