Le Dernier Empereur par marchiavel
On reste un peu partagé sur ce BioPic de près de 3 heures sur la vie mouvementée de Pu- Yi, le dernier empereur de Chine, de son accession au pouvoir à l'âge de 3 ans en 1908 jusqu'à sa mort en 1967 dans le dénuement le plus total dans la peau d'un modeste jardinier de Pékin dans la Chine de Mao.
On oubliera assez vite la -très- longue première partie du film consacrée aux très jeunes années de l'Empereur dans la Cité Interdite de Pékin (avec son inévitable lot de situations plus ou moins cocasses -mais aussi très gnangnan- mettant en scène l'Empereur haut comme trois pommes) avec en toile de fond la présentation du folklore impérial de la Cité Interdite.
Le film décolle en fait quand le spectateur se rend compte que les deux intrigues parallèles (celle de la jeunesse de l'Empereur et de son éducation par un précepteur écossais et celle d'un prisonnier politique entre les mains des communistes chinois) ne sont en fait que les deux facettes de l'histoire du même Empereur à une trentaine d'années d'intervalle; les deux intrigues finissant par se rejoindre en 1945 lors de l'arrestation de l'Empereur déchu par les communistes soviétiques.
Reste alors le souvenir d'une fresque historique passionnante d'une période assez méconnue de l'histoire chinoise et japonaise: la révolution chinoise emmenée par le général Tchang Kaï-Chek, l'expulsion de Pu-Yi de la Cité Interdite en 1925, son exil avec sa famille à Tianjin financé par un Empire japonais aux arrières-pensées expansionnistes, son retour au pouvoir en tant qu'Empereur fantoche de la richissime Province de Mandchourie servant sans en avoir conscience les projets d'annexion du Japon (qui conduiront à l'embrasement de la Seconde Guerre Mondiale dans cette partie du monde) et sa déchéance 10 années durant dans les prisons communistes chinoises de Mao. Grandeur et décadence de la dynastie impériale chinoise en quelque sorte...
Beaucoup de longueurs donc, les travers et clichés (musique et photographie en tête) des films en costume sur le folklore de la Chine traditionnelle également (pour la première partie du film en tout cas)... mais une deuxième partie à dimension historique qui vaut véritablement les efforts de persévérance du spectateur. Un film sans doute très surestimé à sa sortie... mais une fresque historique particulièrement intéressante sur le basculement de la Chine impériale traditionnelle vers la Chine communiste de Mao (après une brève parenthèse de modernité et d'occidentatisation de la société).