Donc tu aimes faire pleurer les moches?
Paysage alpin sur fond de brume. Et au milieu, un barbu qui se demande si draguer des ado est une bonne idée.
Bref, c'est assez attirant comme début. Surtout que le titre promet quelque chose d'érotique avec un genou. Sauf que Claire débarque au dernier tiers du film, et, si sa présence permet des scènes sublimes, celle sous la pluie ou celle du cours de tennis, c'est dommage qu'elle arrive si tard. Parce que Claire a un charme fou, que l'autre fille, Laure, n'a pas. Claire c'est le rayon de soleil qui vient éclairer ce Rohmer au final assez fade, et chasser la brume loin de Laure la prude.
Après, il y a dans celui là quand même toute une série de dialogues passionnants, sur le désir, encore une fois le personnage masculin, ici Brialy, est délicieusement stupide à essayer de se couvrir de ses désirs immoraux derrière le moindre prétexte risible. Mention spéciale à la relation très ambiguë avec l'écrivaine, soit disant amicale mais qui est visiblement bien plus. Il y a aussi quelques scènes assez malsaines, parce qu'il est question de pédophilie quand même. Mais au delà du décalage habituel entre prose et action, et de la beauté de la prose elle même, il n'y a pas autant de non dits que dans d'autres Rohmer. Les personnages sont moins expressifs, Laure est finalement assez peu fouillée pour un personnage central. On retrouve moins les petits regards en coin qui disent le contraire de ce que le dialogue affirme. Et, même si le décalage existe, il est moins visuel que dans d'autres films.
Reste quand même le talent de Rohmer quand il s'agit de capter les paysages, juste magnifiques, les relations amoureuses ambiguës, le désir, les femmes, les hommes méprisables...
Bref, je suis assez déçu. Mais c'est loin d'être mauvais (c'est même très bon), juste pas aussi génial que ce à quoi Rohmer m'a habitué.