Sans compter la mezzanine !
Drôle, intelligent, naïf et poétique, une petite comédie des frères Coen qui en a plus sous le capot que prévu. Comédie car on rit. On rit même franchement dans certains passages. Intelligent car il y a une critique à la fois subtile et naïve de l'industrie. Poétique car tout n'est que métaphore même si c'est sans grande subtilité.
La société est représentée par un grand building dans lequel on commence dans la cave en cherchant à grimper jusqu'au 44ème étage (sans compter la mezzanine). Mais alors, pourquoi Hudsucker s'est-il justement jeté de ce 44ème étage ? À travers l'exploration du building, on pense constamment au Brazil de Terry Gilliam et on se réjouit des petites inventions (le garçon d'ascenseur, au pouvoir énorme vu qu'il fait monter et descendre les gens ou, pouvoir ultime, l'ouvrier qui est chargé d'écrire le nom des employés sur les portes des bureaux !).
Si The Hudsucker Proxy est un bon film, il n'en reste pas moins imparfait. Notamment le personnage de la journaliste, qui permet d'amener l'action mais qui restera toujours très lisse, sans profondeur et qui tombera amoureux du héros sans raison. Personnage qui sert aussi à insister lourdement sur certains aspects qui n'en avait pas besoin : à peine parvenu au 44ème étage, le héros applique exactement les méthodes qu'il reprochait quand il était en dessous. C'est simple, efficace. Mais pourquoi avoir besoin d'un long dialogue où la journaliste ressasse et réexplique au spectateur ce qu'il avait déjà parfaitement compris ?
Le final, à la fois inattendu et burlesque, a le mérite d'être court et de ne pas s'appesantir sur le happy end prévisible.