Le Grand Soir par cityhunternicky
Après Mammutt, le duo Benoît Delépine, Gustave Kervern nous livre ici l'histoire de deux frères, l'un punk, l'autre marchant de matelas, qui vont voir leurs destinés se rapprocher après le licenciement du vendeur.
Pour tous ceux qui ont déjà vu un film de ces deux réalisateurs, vous saurez qu'il faut vous attendre à quelque chose d'unique et de très spécial. Et vous serez probablement déçu, car le côté étrange est assez faible vu qu'il ne se base que sur l'univers punk qui a déjà une très bonne visibilité dans les oeuvres cinématographiques. Restera alors les quelques délires techniques avec le jeu des caméras de surveillance et les talkies des vigiles. Mais rien qui ne vous marquera, à part peut être la scène du Quick.
Le scénario est d'ailleurs très faible et mal foutu. C'est mou, par intermittence, rendant leurs actions trop longues à suivre et surtout, c'est quand même des idées limitées et inintéressantes ! Quand elles ne se font pas le plaisir de se répéter plusieurs fois sans que le niveau augmente ou la recherche de nouveaux détails y apparaissent. Il y a bien des scènes de purs debauches punk, avec musique à fond et danses taseuriennes, portage par la foule et beuveries sans fin. Mais trop peu nombreuses, arrivant de nul part et trop courtes.
Un des points intéressants vient du fait que Benoît Poelvoorde est dans un registre où je ne l'avais jamais vu. Punk timide au grand coeur, gentiment déjanté, il est très bon dans ce qu'il fait en gérant avec habilité sa colère et sa joie pour rester mesuré durant tout le film, au contraire de l'image qu'il projette en tant que punk radical. Pour Albert Dupontel, on retrouve ici son personnage de Bernie et il se montre au final plus déjanté et anticonformiste que son partenaire, plus agressif sans raison également.
Pour conclure, le grand soir est un film assez calme et classique, avec peu de choses exceptionnelles, pas comme l'image de ses acteurs et de ses réalisateurs.