Il faut croire que les Grolandais ont passé plus de temps à sniffer à Cannes qu’à chouiller en Breta
Deux olibrius branchés sur le 220 (« Albert Dupontel » et « Benoit Poolvoerde ») transformés en punks à chien par le duo Grolandais (« Gus De Kervern » et « Benoit Délépine »), l’affiche promettait d’être prometteuse. Entre la mise en scène des situations loufoques et des combos verbaux, on sait que les copains ne sont pas manchots. Cependant, de même qu’il n’y a pas de fumée sans feu, ya pas d’feu sans allumettes.
L’historiette conte donc la rencontre de personnages déjantés (« on a retrouvé les jantes ? » GdKervern/FranceInter) : Not le plus vieux punk à chien d’Europe et son frère Jean-Pierre le vendeur en literie dans une zone commerciale Montepellieraine. Fils de gérants de la Pataterie (dont Brigitte Fontaine, la plus folle de tous probablement), les deux grands enfants, qui n’ont évidemment pas eu le même parcours, se retrouvent au même point: Jean Pierre, divorcé et n’étant « pas taillé pour la Crise » se retrouve padtaff, padmuff, padbouff.. Not va prendre le produit de la societé de consommation sous son épaule..
Le casting donne plutôt dans le foufou. On y retrouve ainsi « Gerard Depardieu », plus barrique que jamais, dans un rôle de voyant coiffé d’un improbable bonnet péruvien qui lit l’avenir dans le saké, « Yolande Moreau » en mère complètement pommée (rôle de compo ?) ou des extraits de concert des WAMPAS..
Il y a forcément des scènes cultes. Plusieurs mêmes : Jean Pierre qui tente de s’immoler à l’allume-gaz en hurlant « Justice ! » à qui veut l’entendre (c’est-à-dire pas grand monde..), la discussion burlesque entre le vigile et le père « Ca va.. Ca va aller… », un délice qui n’est pas sans rappeler les délires de Pierre DAC ou le trip matinal de Not en face d’une vitrine de restaurant qu’il pense miroir..
Malgré ça, le feu ne prend pas.. Le tout reste très codé, très formaté, très « dans les normes » justement.. L’histoire ne décolle pas. Si je laisse le scénario pas original pour deux sous de côté, j’aurais espéré en connaître d’avantage sur la « sous-culture » des punks à chien.. Leurs idées, leurs revendications.. On lance quelques bribes de philo sociale, de la question de la place de l’individu dans la société actuelle mais on ne va jamais plus loin que l’intro dans le devoir.. Dommage. La machine est merveilleusement composée de comédiens détonnants, de situations explosives mais il manque l’étincelle..
Critique publiée sur PKCine dot com.