Si le premier était une introduction fort sympathique à la nouvelle histoire, le deuxième montrait clairement les limites de la décision d’adapter « bilbo le hobbit » en trois films. Rajouts inutiles et parfois énervants, scènes à rallonge (la course-poursuite avec le dragon), des personnages en arrière plan, cette trilogie semblait fort éloignée du seigneur des anneaux. Quelle que soit la qualité de ce dernier volet, il était peu probable qu’il change ce constat. Tout au mieux pouvait-on espérer passer un agréable moment, sans en attendre plus pour éviter d’être déçu, avec le regret de ne pas retrouver l’épopée épique et intense de la première trilogie. Et c’est exactement ce qu’affiche « la bataille des cinq armées ».
Oui les décors sont beaux, les scènes d’action satisfaisantes, mais tout paraît convenu et sans surprise, si ce n’est quelques héros morts que l’on aurait pensé survivre.
Mais à côté de ça on retrouve le conseiller lâche et cupide aussi énervant qu’inutile, la relation Tauriel-Kili aussi convaincante qu’un orque qui gagnerait un concourt de beauté, et des scènes d’action si hautement improbables qu’elles choquent même ceux qui ne prêtent pas attention à la crédibilité (Legolas a d’ailleurs une place toute prête dans la suite de Tigre et Dragon). Certains affrontements trainent en longueur, surtout Thorin et Azog (où la vengeance est un plat qui se mange glacé. Je sais j’ai vu la bande annonce de Bob l’éponge juste avant…). D’ailleurs des nains seul le chef, maintenant le roi, est mis en avant, les autres restent secondaires. La fameuse bataille des cinq armées me parait assez brouillonne, pas simple de suivre le mouvement de chaque armée. Le dragon et les orques ont été vaincus, Bilbon peut rentrer chez lui, mais le réveil de Sauron et la menace qu’il représente ne semblent plus beaucoup inquiéter grand monde. Si ce n’est quelques scènes avec Gandalf et Bilbon, le lien avec le seigneur des anneaux semble plutôt anecdotique.
Alors pourquoi une note si positive ? Reste le plaisir coupable de retourner en Terre du Milieu, de retrouver des personnages charismatiques, de voir des elfes en armures dorées se battre avec une agilité surhumaine, et de rire à l’humour des nains.
La conclusion de « the hobbit » ? Le plaisir de retrouver l’univers du seigneur des anneaux terni par la mauvaise décision de produire trois films, ce qui a étiré l’histoire au détriment du rythme et de l’intérêt porté à l’histoire et aux personnages. Une trilogie pas détestable mais clairement décevante. Avec quand même une certaine envie de revoir « la communauté de l’anneau », du moins le début, pour voir avec un œil nouveau sachant ce qu’il s’est passé avant…