J'ai du mal à définir ce que j'ai ressenti devant ce film.
D'un côté, je me suis quelque peu attaché à Charlie, à travers duquel j'ai retrouvé une partie de moi-même. J'ai donc été quelque peu touché par Charlie à certains instants. Celui durant lequel il s’interroge naïvement sur la présence d'un gosse populaire à une de leur fête, celui durant lequel il ne sait plus où se mettre alors qu'une fille fait tout pour le pousser à la déshabiller, celui où il trouve sa place dans ce monde...
Seulement, ce monde de Charlie est bien plus beau qu'il n'y parait. D'un côté, il est même trop beau.
Charlie rencontre ainsi des gens tellement gentils qu'ils lui tendent la main dès l'instant où ils comprennent qu'il est seul et lui porte un toast à leur première soirée avec lui. Car Charlie n'est pas l'adolescent dépressif de base: il est unique, sincère et marquant.
Tellement unique et sincère que les gentils du monde lycéen l'adoptent sans sourciller en un rien de temps.
De l'autre côté, il y a les "cons". Ces lycéens qui n'écoutent pas du David Bowie et ne s'intéressent pas à la littérature. Bien entendu, ces incultes ne sont là que pour tendre des pièges aux chouchous du prof et martyriser le gay local. En plus, ils n'ont aucun goût en musique, ces salopards !!
Selon ses dires, Stephen Chbosky a écrit le personnage de Charlie en s'inspirant de sa vie au lycée au milieu des années 90. J'ai eu du mal à le croire tant il s'attaque à des sujets qu'il ne maitrises pas. Des sujets comme la dépression et l'anxiété sociale, qui semblent être dotées d'un bouton ON/OFF dans son monde tant Charlie oscille entre une timidité maladive et des comportements nécessitant une sacré dose de confiance en soi (la scène du Rocky Horror Picture Show m'a tellement fait grincer des dents). Charlie est tellement unique qu'il parvient à devenir le héros des dépressifs en terrassant à lui-seul plusieurs footballeurs faisant deux fois sa taille en longueur et en largeur. Charlie est UNIQUE, vous avez vu ?! C'est pas un dépressif lambda, oh que non !
Chbosky a tellement bien lustré son monde lycéen que celui-ci ressort tout lisse. Si on peut aisément prêter à The Perks of Being a Wallflower une réalisation léchée et une bande son agréable, on ne peut que se crisper devant les non-sens de la personnalité de Charlie, cet être unique, et de ses deux amis parfaits en tout point. Le Monde de Charlie est peuplé de personnages trop beaux pour croire en eux.