Le Voyage de Chihiro traite de pratiquement tous les thèmes chers à Miyazaki. On y retrouve le personnage féminin fort, la métaphore du passage à l'âge adulte ainsi l’existence du fantastique dans le quotidien. Le long-métrage livré présente de nombreuses similitudes avec Kiki la Petite Sorcière mais aborde son sujet avec un angle différent. Kiki parlait du fait de prendre son indépendance en quittant le nid familial, ici il est question du monde du travail et de ses dérives, que ce soit avoir un patron tyrannique, effectuer des travaux pénibles ou bien encore être tenté par l'argent facile.
Le réalisateur porte un regard tendre sur cette histoire, cela se ressent à travers la personnalité de Chihiro, qui fait preuve de courage et d'honnêteté pour sauver ses parents de la malédiction qu'ils ont subi. Je l'ai déjà dit dans ma critique sur Totoro mais il est nécessaire de le rappeler : Miyazaki comprend parfaitement les enfant et son héroïne est criante de réalisme.
Concernant la musique c'est vraiment irréprochable, tout comme le rendu visuel. L'animation est excellente et les images regorgent de détails. Étonnamment, il y a quelques scènes vraiment écœurantes, mais loin d'être insoutenables. Le traitement du scénario est quant à lui plus intéressant que les autres œuvres du réalisateur. Il y a un mystère bien défini (l'identité de Haku) alors qu'habituellement on suit les personnages dans leur quotidien sans qu'il y ait de suspens à propos de tel ou tel élément.
Miyazaki parvient à se renouveler sans se renouveler, à la manière de Woody Allen. Cela donne des films comme Chihiro, inventifs mais possédant également beaucoup de sérieux.