Mélanie Laurent nous offre un long métrage en tant que réalisatrice qui, bien que bourrés de petits défauts, n’en a pas moins un charme particulier et personnel. Comme souvent pour un premier exercice, elle s’est attelée à une histoire pleine d’émotions avec pour thème principal la famille et le deuil. C’est très attendu mais sa réalisation n’est pas en reste et surtout, en tant que comédienne, elle a su choisir et diriger de très bons acteurs. Et ça, ça change tout.

Car à l’instar de « La Guerre est Déclarée » par exemple dont le thème est assez proche (et c’était le deuxième long de Donzelli), le film recherche sa patte, son identité à travers un canevas cousu de fils blancs. Mais là où Laurent relève le niveau c’est que l’interprétation est impeccable et l’émotion juste. Elle ne cherche pas l’esbroufe mais réussit tout de même à offrir à son film de beaux moments et de beaux plans. Elle ne se contente pas comme Donzelli d’un passage chanté grotesque ou d’une bande son hype. Mélanie Laurent donne à penser qu’elle sait ce qu’elle veut et où elle veut placer son objectif. Je n’évoquerai pas forcément ses arrière-plans flous dont j’ai pu voir mention dans certaines critiques car je n’y ai pas prêté attention, mais ce sont plutôt ses cadrages qui m’ont surprise. Elle ne place pas toujours ses personnages au centre mais, comme dans une peinture ou une photographie, elle laisse parfois les trois quarts de l’écran plein de rien. Certains plans larges présentent des personnages cadrés au niveau des épaules et le reste c’est le mur et le plafond. J’ai vraiment beaucoup aimé cet effet.

Bien sûr, l’impression du premier film « fourre-tout » est présente, comme si la réalisatrice avait envie de mettre toutes ses idées dedans : ses répliques préférées, ses petites idées saugrenues, sa plus belle idée de la rencontre, de la famille, de la parentalité, le meilleur papier peint (comprennent ce qui ont vu le film). On a donc la sensation de voir devant nous des gens trop beaux, trop cultivés, trop cool puis trop tristes, mais malgré cela, je trouve que le film est maîtrisé. (Et en plus il est tourné à Lyon, Big Up !)

Une fois débarrassée des petites choses superflues ancrées à son envie de faire bien, je pense que Mélanie Laurent, si elle continue la réalisation, pourra donner à voir une belle sensibilité et un joli sens de l’esthétisme.
Before-Sunrise
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le 5 mars 2013

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