Cher éclaireur, cher abonné, cher lecteur occasionnel, ne me torture pas, j'avoue tout !
Si je me suis penchée sur cette fiction, c'est surtout à cause (grâce à) du casting.
Une oeuvre qui réunit Olivier Gourmet, Karole Rocher et Mathieu Amalric ne pouvait me laisser indifférente.
Et oui, je suis sensible au talent alors quand il est multiplié, je ne vous en parle même pas. :p
Malgré cette distribution quatre étoiles, le film n'est pas sorti en salle mais en tant qu'exclusivité Canal+ n'a été diffusé que sur petit écran.
Le sujet : hautement brûlant.
Il traîte ni plus ni moins que du meurtre du préfét Erignac en Corse à l'entrée du théâtre municipal d'Ajaccio le soir du 6 février 1998.
Le principe choisi par Pierre Schoeller est de mélanger images documentaires avec images de fiction. La tension qu'il insuffle à ses images fait de cette affaire une palpitante chasse à l'homme.
Voilà le spectateur plongé dans un guerre des polices, une intrigue qui questionne plus qu'elle ne donne de réponses. Cette fiction montre et démonte les engrenages qui broient les hommes. Le réalisateur de "L'exercice de l'Etat" retrouve son acteur Olivier Gourmet et persiste dans l'aspect brulôt de ce qu'il cherche à dire avec sa caméra et souligne sa volonté de susciter le débat passionné et passionnant.

Les gardes à vue, les huis-clos étouffants sont totalement maîtrisés et mettent l'accent sur la psychologie des personnages. Les doutes, les cheminements des uns et des autres sont la preuve que le fiction a un pouvoir extraordinaire pour coller au plus près de la réalité.
Aurait-il mieux valu un documentaire ? Le journalisme aurait-il été plus efficace ?
La question est légitime mais vu que même à l'heure actuelle, personne ne connait LA vérité sur l'affaire à part les meurtriers eux-mêmes et les commanditaires, je pense que Schoeller a choisi un juste milieu, la forme idéale pour rendre ce qu'il voulait rendre et comment il voulait le rendre tout en se tenant à la lecture purement judiciaire de l'affaire et des pistes soulevées.

Pour autant, il est notable de constater que les impasses n'amoindrissent en rien le travail et la fascination que le spectateur éprouve devant cette reconstition aussi fictionnelle soit-elle.

"La moralité de tout ça, c'est que lorsque l'on est un soldat, on reste seul dans la vie et célibataire."
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Rawi
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le 16 oct. 2014

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