Tintin rime avec tantôt malin, tantôt moyen, et ça tombe bien parce que ce fut un peu mon impression en sortant du cinéma.

Je n'étais pas beaucoup influencé car Spielberg ne m'a jamais touché plus que raisonnable et j'ai dû lire deux ou trois épisodes de Tintin en bande-dessinée dans ma jeunesse, voir quelques épisodes, autant dire que je n'en ai que très peu de souvenirs. Sans a priori, j'y allais pour voir un bon divertissement, et il peut aisément répondre à cette définition.

En effet, le rythme du film est assez soutenu, oscillant entre mystères, escapades nocturnes et gunfights d'anthologie (surtout quand on voit la carrure de Tintin). Bon, on le savait que c'était un surhomme capable de choses improbables comme conduire un avion, viser si bien qu'on a l'impression qu'il a emprunté le bullettime à Max Payne, démêler des raisonnements complexes grâce à son chien. Et c'est pour ça qu'on l'aime, ce bon Tintin, car la claque psychromatique est réelle dans ce premier opus et l'enchaînement des situations est fluide, bien que la résolution des énigmes soit anecdotique.

Le personnage le plus attachant est le capitaine Haddock, et on apprécie le soin apporté à ses sentiments et son histoire. Les nombreuses trouvailles comme le rot dans le moteur, le passage dans le désert, ou les nombreuses répliques savoureuses prennent de l'ampleur grâce à la cohérence de son personnage. Les Dupond et Dupont jouent bien leur rôle, leur naïveté fait souvent mouche, notamment lorsqu'ils se trouvent chez "l'homme aux portefeuilles".

Le plus appréciable est aussi les différentes transitions entre les scènes, superbement réalisées, telles que l'histoire racontée par Haddock au Maroc, avec l'alternance entre réalité et conte, très bien orchestrée, ou encore les différentes allusions à la dualité à travers les miroirs, vitres, verres de lunettes ou encore gouttes de pluie, qui donne une touche symbolique et poétique non négligeable.

Cependant, je ne pense pas que ce film fera vraiment date. Certes, la motion capture est magnifique et les décors sont d'une beauté irréelle, mais l'histoire reste assez convenue et les rebondissements peu originaux. Les différentes intrigues de l'histoire se dénouent grâce à des solutions de facilité peu exaltantes pour le spectateur et cela crée un sentiment de fadeur malgré la perfection des mouvements.

Quant à la musique, dirigée par le grand John Williams, celle-ci passe presque inaperçue. Le thème du film ne laisse pas vraiment d'empreintes dans notre esprit, et je n'ai personnellement pas retenu grand-chose de ce que j'ai entendu durant le film. Sans être mauvaise, la bande-son est passable.

Je pense que tous les amateurs de cinéma et d'animation iront voir cette adaptation, même uniquement par curiosité, car elle parle à de nombreuses générations et reste relativement fidèle à l'oeuvre originale d'Hergé dans le ton. Elle mélange aventure, suspense, action, pudeur, mais pas de relation amoureuse, ce qui ne nous étonnera pas chez Tintin.
Sonoflake
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le 11 nov. 2011

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