Contraste entre œuvre bourrée de clichés et film d'anticipation/catastrophe parfaitement maîtrisé du début à la fin. Et si les femmes devenaient steriles ? Là où une catastrophe naturelle rase tout San Fransisco en même pas 1h30 d'un film honteux, les "Fils de l'homme" nous place dans le contexte qui met l'humanité entière face au mur avec en ligne de mire sa propre extinction.
La destruction assurée de l'espèce humaine se déroule avec une certaine lenteur et un caractère malsain qui déroutent. L'homme le plus jeune meurt subitement, des groupes anarchistes indépendants sèment la terreur en espérant renverser le pouvoir. La question qui nous vient alors à l'esprit : à quoi bon continuer de vivre, l'Homme ayant enfin une réponse à la question existentielle "pourquoi" ? Et celle ci n'est pas tellement porteuse d'espoir.
Clive Owen joue à la perfection. Homme blasé, ayant vu ses rêves disparaître, qui va voir le sort lui réserver de drôles de tours. Alors qu'il possède déjà un passé lourd, l'avenir s'acharnera alors sur ce personnage. Dans le souci de ne vous dévoiler en aucun cas les éléments clés de l'histoire je ne continuerai pas plus le développement.
Pour parler du film en lui même, ce qui nous marque est le réalisme et le soin apporté à l'image. Le passage dans l'espèce de bidon ville est à la fois stupéfiant et horrible de réalisme. Dès lors on ne cesse de s'imaginer un tel scénario dans la vie réelle. Le contexte politique ou encore le traitement réservé aux immigrés est surréaliste encore pour aujourd'hui, quoique tout à fait plausible pour le plus pessimiste d'entre nous. Tous les personnages secondaires ajoutent un plus indéniable au récit. Si vous cherchez un film qui vous scotche à votre fauteuil tout en vous secouant les tripes, je pense que vous avez ici ce qui se fait de mieux.
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