S'il y a bien un film de 2014 que je n'attendais pas et qui m'a vraiment fait envie une fois les premiers retours tombés, c'est Les Gardiens de la Galaxie. Entre les retours dithyrambiques qui ne tarissaient pas d'éloges et la moyenne très haute dont jouissait l'oeuvre, tout était réuni pour faire monter la hype. Or, maintenant que je l'ai vu, force est de constater que je suis un peu déçu du résultat. Pas uniquement parce que j'en attendais beaucoup mais bien parce que la structure du film épouse celle d'une banale oeuvre mettant en scène des Super-Héros.
Je suis certes un non-consommateur de la plupart des oeuvres Marvel et DC Comics mais je dois tout de même admettre que Les Gardiens de la Galaxie tire son épingle du jeu grâce à un élément; son univers. En tant que fan de SF, j'en ai pris plein les mirettes. Sans m'attarder sur la technique irréprochable qui foisonne d'effets de qualité, c'est indéniablement le background qui m'a marqué. Entre les Schtroumpfs teintés d'azur, la petite copine de Hulk, un mix entre un renard et un putois, des corporations galactiques, un pénitencier spatial, un arbre agrégé des Lettres Classiques, des battleships, des pétoires ioniques et j'en passe et des meilleurs, on est ici face à un gigantesque space-opéra coloré et attrayant.
Alors bien sûr, je pourrais chipoter et arguer que la faune manque cruellement de tentacules vénéneuses, de mandibules gluantes et purulentes, d’androïdes, de cyborgs ou de créatures Lovecraftiennes mais ça serait un peu déplacé compte tenu du dépaysement qui nous est offert ici. On a même droit à un remake de l'attaque de l'Etoile Noire avec boucliers énergétiques, moments de bravoure et infiltration réussie à la clé. Si j'osais, j'irai même jusqu'à dire que ce film c'est Star Wars ! Avec Star-Lord dans le rôle Luke, Gamora en Leia, Groot en Obi-Wan, Rocket en mix d'Han Solo et de Chewie (pour, respectivement, le coté chasseur de primes et boule de poils) et enfin, pour le coté obscur, avec Ronan en Darth Vador et l'Empereur Thanos qui tire les ficelles dans l'ombre...
Cela m'amène donc à parler des personnages et de facto, pour moi, du point noir du film. Les protagonistes sont lisses et développés qu'en surface car au fond ils sont creux. Entre le héros au grand coeur Prattiquement invulnérable, la jolie assassin qui se rebelle, le gros bourrin qui ouvre les yeux, la boule de poils qui fait office de boute-en-train, aucune caricature ne nous est épargnée. Pire, les ressorts comiques sont mal huilés, prévisibles et le seul développement que connaîtront les personnages passera par la sacrosainte et manichéenne force de l'amitié qui sauvera le monde. Quant aux personnages secondaires, même ceux de grands noms comme Glenn Close ou John. C. Reily, ils font office de faire-valoir à nos héros enracinés dans leurs clichés...
Et en parlant d'arbre qui cache la forêt, Groot se pose là. Sans avoir vu le film, j'avais entendu parler de cette vieille branche au verbe haut. C'est un peu le personnage qui a marqué les spectateurs. A titre personnel, je lui préfère clairement un Chewbacca caractériel et au poil soyeux mais je lui reconnais néanmoins une qualité indéniable; il nous gratifie des plus belles scènes du film. C'est la touche fantaisiste orientée "fantasy". Alors que je commençais à trouver le temps long, Groot nous gratifie de deux scènes à la fois oniriques et enchanteresses. C'est clairement pour ça que je retiendrai ce personnage. C'est probablement aussi le seul dont je me souviendrai...
Les Gardiens de la Galaxie est un film grand public qui se démarque de la concurrence grâce à son univers SF haut en couleurs et bien construit. Malheureusement, pour moi, il reste enfermé dans le carcan des films de super-héros dépourvu d'enjeux. Les scènes de bravoure, aussi réussies et soignées soient-elles, sont vides de sens et n'aident aucunement à créer un lien empathique avec des personnages sans relief. Au fond, ce que j’espérais de ce film, c'était simplement qu'il s'émancipe de cela. Qu'il ose quelque chose qui sorte des standards habituels. Malgré ma semi déception, je considère tout de même ce film comme l'un des meilleurs représentants du genre et rien que pour la découverte de l'univers, je ne regrette pas de l'avoir vu. Après, de là à prendre la groot des salles obscures pour la suite, il y a un pas que je ne franchirai pas...