Braquo pour gitans en recherche de rédemption
On commence à connaître Olivier Marchal et sa rengaine, qui chaque fois nous contraint à assister à un déballage poussif de gueules fracassées par la vie, mais honnêtes et honorables, confrontées au plus grand pas de bol possible.
Chacune de ses réalisations nous présente le même sketch, les mêmes rebondissements, la même structure bancale mais alléchante.
Mal réalisé, avec une caméra aux fraises melba, infoutue de capter la moindre scène correctement, le film ne se contente pas de nous infliger une fricassée visuelle -en dépit d'une photo passable.
Marchal persiste dans sa mauvaise habitude de nous proposer également des dialogues soupe au lait. Pas soupe au lait à la Schwarzie des années 90, non, une soupe bien plus indigeste, à base de punch lines ratées, ridicules, de dialogues inutiles de bout en bout, et surtout chiants comme la pluie en automne.
Si vous croyez que le reste sauvera l'ensemble, vous êtes encore loin du compte. La mise en scène de l'intrigue pue l'amateurisme, le didactisme froid et lourdingue. Les scènes vaines prolongent les scènes trop longues.
A l'école du cinéma, on apprend qu'une scène doit commencer le plus tard possible pour s'achever aussitot que possible. Visiblement, le père Olivier était en train de se pinter la gueule derrière le mur de l'école quand ce cours était dispensé, tellement il nous inflige longueurs futiles, silences indolents et inaction pour que dalle.
Cette mise en scène minable ne parvient pourtant pas à achever définitivement ce film.
Les Lyonnais nous raconte un moment inspiré d'une histoire vraie.
Et c'est cette occasion d'assister, de loin, à l'ascension de ce gitan de la galère, de cette bande d'enfoirés au grand cœur (toujours), faisant la nique à cette frange de la police qui nous fait chier en se prenant pour tellement plus que le peu qu'elle est vraiment, campée en premier lieu par un Lanvin de grande prestance, qui fait que l'on regarde jusqu'au bout cette aventure bi temporelle, coincée entre les années 60 et notre époque, le cul entre les deux chaises du style, de l'ambiance et des ambitions socialement intimées.
Olivier Marchal, malgré ses limites, ici aussi vite atteintes que d'ordinaire, parvient tout de même à nous enivrer, avec un sous Jack Daniel's sans arôme mais avec la puissance de la fermentation efficace, cette liqueur qui coule bien, qui vise les bas instincts et les satisfait le temps de son effet.
C'est déjà pas si mal. Du moins, c'est mieux que ce à quoi nous avons déjà été forcés d'assister.