Fin des années 90, un réalisateur sort un premier film qui fait énormément de bruit dans le monde du cinéma. Tous s'accordent pour dire que ce jeune homme possède énormément de talent et que sa première oeuvre est un chef-d'oeuvre. Rares sont ceux qui frappent aussi rapidement.
Il était donc logique de voir Sam Mendes attendu au tournant pour son second film.
Malheureusement pour lui, il ne choisit pas vraiment la facilité. Il s'attaque à un sujet maintes fois vu et revu au cinéma: le film de gangsters. Alors, certes, il dispose encore une fois d'un casting incroyable avec au programme Tom Hanks (qui quitte un rôle de gentil vraiment gentil), Paul Newman, Jude Law, Daniel Craig,... De plus, Mendes prouve une fois de plus que derrière une caméra, il est très fort. Mais là où ça blesse un peu plus, c'est au niveau du scénario.
En effet, commençons cependant par les points positifs. Mendes derrière une caméra, c'est quelque chose. La preuve, vu que dans le genre, tout a été fait, le jeune réalisateur parvient néanmoins à ce qu'on retrouve sa touche personnelle d'un point de vue de la mise en scène. On retiendra essentiellement une reconstitution du Chicago des années 20 qui est assez remarquable et également la scène où Michael O'Sullivant (Tom Hanks) abat celui qu'il considère comme son père spirituel (bien que la pluie ne fasse un peu cliché). Cependant, ça n'est pas aussi incroyable que pour American Beauty où la simple vision d'une fille dans une baignoire de pétales de roses rouges marquait l'ensemble des spectateurs.
D'un point de vue des acteurs, c'est fini de voir Tom Hanks dans un rôle de gentil. C'est un petit mafieux qui travaille pour un patron et qui assassine les gens. Mais dans les méchants, il est quand même le plus gentil de tous. Impossible pour lui de se défaire d'une image qui lui colle à la peau. Cependant, il n'en demeure pas moins efficace. On n'ajoutera rien à la performance de Paul Newman qui est malgré tout un brin effacé et qu'on ne voit pas assez à l'écran. Le plus étonnant reste sûrement Jude Law. Il est extraordinaire dans ce rôle de fêlé du crime. Agréablement surpris de sa prestation, car lui aussi est plutôt habitué à des rôles de gentils.
Enfin, parlons du scénario. Mendes a beau apporter sa patte personnelle au niveau de la mise en scène, au niveau du script, ça reste assez moyen. Comme tout a déjà été dit au genre, il faut savoir apporter également sa touche personnelle à ce niveau. Malheureusement, Mendes n'évite pas les clichés du genre et son histoire reste quand même assez simpliste. Car, le fait que ce soit le fils de Michael O'Sullivan qui nous explique la vie de son père, nous fait comprendre très rapidement l'issue de ce dernier. Si dans certains films, raconter une histoire de cette manière fonctionne parfaitement, ce n'est pas le cas pour le bébé de Mendes. Mais rassurez-vous tout de même, l'histoire se laisse suivre malgré tout, c'est rempli parfois de bons sentiments, quelques passages sont réussis et les acteurs excellent dans leur domaine. La plus grosse crainte vient du fait que Mendes semble déjà s'assagir et rentrer dans le système Hollywood. Fort heureusement, quelques années plus tard, il démontrera tout le contraire avec Jarhead...
batman1985
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le 6 mai 2011

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batman1985

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