Sixième film d’Alfred Hitchcock (pas encore « sir » mais déjà un obsessionnel de 26 ans), « The Lodger » reste un petit miracle que le futur réalisateur de Psychose qualifiera de premier vrai film de son œuvre imposante (en quantité et en qualité). Un petit miracle, puisque le film failli ne jamais sortir, les producteurs déçus du résultat envisagèrent même la poubelle du coin, ce qui poussa l’un d’eux, Michael Balcon, à engager Ivor Montagu (futur producteur des « 39 Marches » et de « Agent Secret ») pour retravailler le montage, sauvant le film et accessoirement la carrière du jeune réalisateur (comme quoi). Ensuite, parce qu’inspiré de la macabre histoire de Jack l’Éventreur, le film joue sur la redoutable mécanique hitchcockienne de l’effroi. En quelques plans fixes, Hitchcock impose déjà son style et commence une plongée liminaire dans ses propres (ou sales, c’est selon) obsessions (érotisme de la chevelure blonde, culpabilité etc.) Le film, d’une grande efficacité, est une petite merveille visuelle (ha, cette maison et cet escalier nous séparant du possible coupable) baignée par le style expressionniste à la mode allemande. Le fait que le cinéaste anglais se soit formé un temps auprès de Murnau (Nosferatu, Faust, L’Aurore) explique probablement cela.
AmarokMag
8
Écrit par

Créée

le 17 déc. 2012

Critique lue 414 fois

1 j'aime

Critique lue 414 fois

1

D'autres avis sur Les Cheveux d'or

Les Cheveux d'or
Docteur_Jivago
8

Premier grand Hitchcock

Dernier film du maitre du suspense qu’il me restait à visionner et c’est avec une certaine pointe de mélancolie que je me dis qu’excepté quelques épisodes de la série TV je ne découvrirais plus rien...

le 6 juin 2014

24 j'aime

4

Les Cheveux d'or
Morrinson
6

Proto-Hitchcock

Ce film muet britannique réalisé par le tout jeune Hitchcock, alors âgé de 26 ans, est presque plus intéressant en ce qu'il constitue la matrice prototypique hitchcockienne que de par son contenu, un...

le 27 août 2020

7 j'aime

Les Cheveux d'or
Chavia
9

Un vrai gentleman ce locataire, même si il est un peu étrange...

Rappelons le contexte de visionnage : une grande et belle salle de cinéma, une place idéalement située… et un orchestre. Un ciné-concert au top pour mon premier Hitchcock ! Alors autant dire que...

le 8 oct. 2014

4 j'aime

Du même critique

Ommadawn
AmarokMag
10

Hymne à la vie

Vingt-deux ans à peine, Mike Oldfield est au sommet du box office et au-delà de ses phobies. Même si la critique a entamé son autodafé routinié avec Hergest Ridge (1974), comme si l’encensement...

le 8 janv. 2012

34 j'aime

2

Monte là-dessus
AmarokMag
8

Vertigineux

C’est en 1917 que Harold Lloyd créa le personnage de « Lunettes » (Glasses en anglais), archétype du jeune homme maladroit, timide, qui deviendra à ce point symbolique que le logotype aujourd’hui...

le 14 déc. 2012

24 j'aime

3

Amarok
AmarokMag
10

Calice

Etrange bestiole le Phoenix ! Un an après le déceptif "Earth Moving", programmé pour un plantage en règle, Mike Oldfield décide de revenir coûte que coûte aux sources de sa musique avec une longue...

le 7 janv. 2012

24 j'aime