« Oh, hum, ça a l’air bon ! » Voilà les réactions du public pendant le film à la vue des différents plats défilant sous nos yeux ébahis. Le cinéma est un art qui monopolise principalement deux sens : la vue et l’ouïe. Mais dans ce film, le réalisateur parvient à nous faire accéder aux trois autres (odorat, goût et toucher) par l’intermédiaire des deux premiers, qu’on viendrait presque à oublier, tant les aliments nous apparaissent palpables, odorants et gustatifs. Je pense qu’il n’y a que le numérique qui soit capable de transmettre de telles sensations cinématographiques : on a jamais aussi bien vu les détails d’une tranche de foie gras au cinéma, du moins à ma connaissance.
Au-delà de la gastronomie, le film nous montre aussi la violente opposition entre les genres. Ce milieu de la haute cuisine semble être un milieu extrêmement macho. Et pourtant, à la maison, c’est la femme qui doit faire à manger, selon les codes, et tout le monde trouve ça normal. Par contre, quand une femme s’occupe des repas privés du président de la République, tout le monde trouve ça inadmissible. On ne doit pas remettre l’autorité et la virilité de l’homme en question. Un point c’est tout. C’est l’homme qui doit être valoriser selon les situations.
La mise en scène est simple mais fonctionne bien. La 1ère rencontre entre le président et sa « cuisinière » montre le fossé qui sépare les deux mondes : un plan large avec de part et d’autre du cadre Catherine Frot et Jean d’Ormesson. Par la suite, lors de leurs prochaines discussions culinaires, les deux personnages seront mis sur le même pied d’égalité grâce à la cuisine et seront cadrés en plan rapproché épaules. Leur dernière scène est très belle et très sincère : le président descend dans sa cuisine personnelle et y retrouve sa « cuisinière ». À ce moment-là, ce sont simplement deux amoureux de la bonne cuisine qui discutent autour d’une tartine de truffes et d’un verre de vin rouge.
Catherine Frot joue très juste contrairement à Jean d’Ormesson, et cela durant tout le film.
Un conseil : n’allez pas voir le film le ventre vide.
JulienGauthier
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le 20 févr. 2013

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