"Insanity it seems, Has got me by my soul to squeeze..."
" I'm deranged, Deranged my love,
I'm deranged down, down, down,
So cruise me babe, Cruise me baby."
La voix de David Bowie nous entraine sur les routes perdues du désert. Nous sommes hypnotisés par cette ligne jaune au milieu de l'asphalte, la nuit, qui défile devant nous à toute allure. Nous ne quitterons pas la route, pas cette fois. Hors de question, aucune échappatoire. Et si c'était le cas, quitter la route ne nous sauverait pas. Cela nous entrainerait encore plus porfond, dans les tourments de Fred Madison.
Lynch prend un malin plaisir à nous montrer la réalité, telle qu'elle est perçut par son narrateur. Ne vous attendez pas à découvrir la réalité objective de notre présent, comme nous pensons la voir tous les jours. De toute façon, tous les films ne sont que témoignage subjectif d'un point de vue unidirectionnel du réalisateur. Pourquoi en serait-il autrement ici?
Aucune explication rationnelle à la fin du film. Aucune boucle temporelle. L'histoire respecte la temporalité la plus simplement possible. Fred est touchée par une schizophrénie de type jalousie, avec un trouble de la personalité paranoïaque. Le film nous est présenté suivant ce point de vue. Nous voyons la réalité de Fred, tel qu'il la perçoit.
Lorsqu'il se retrouve emprisonné, Fred est rongée de remords à cause de l'acte criminel qu'il a perpétré. Il va donc s'évader psychiquement afin d'expliquer, tant bien que mal, son passage à l'acte, et le déresponsabiliser de l'assassinat de sa femme.
Le choix des musiques est parfait. David Bowie, This Mortal Coil, Nine Inch Nails, Lou Reed, Marylin Manson, Rammstein... Chaque chanson à son importance, et permet d'expliquer certains passage de l'histoire. C'est le côté kubrickien de Lynch. Rien n'est laissé au hasard.