Je ne pense pas à Park Chan-Wook, mais j'essaye de voir au-delà ; le scénario de Mademoiselle est une de ces intrigues tortueuses, une sorte d'histoire d'arnaque à suspense, où les retournements de situations sont nombreux et non racontables. Le canevas de l'occupation japonaise de la Corée permet de mettre en relation de personnalités troubles et fortes, et surtout de mettre en avant deux personnalités de femmes rebelles face à un système de classe oppressif et patriarchale…
Bon. Maintenant je pense à Park Chan-Wook, à sa direction d'acteur millimétrée, à son sens de la photographie très puissant qui sert à merveille les efforts de reconstitution historique faits par son équipe de décoration et de costume. Plus loin, j'ai été bluffé par la façon dont il utilise l'anamorphique pour détacher des éléments de sa composition et pour nous raconter une histoire différente lors d'une scène que l'on a déjà vu.
Parce que c'est cela la grande force de Mademoiselle, à mon avis, cette attention portée aux personnages qui fait que même ceux qui semblent les plus damnés peuvent avoir leur moment de rédemption. Par l'amour. Mademoiselle parle vraiment d'amour dans sa forme pervertie comme dans sa forme pure, et des excès qu'il provoque chez l'être humain. Les références sont très nombreuses… Mais je dois m'arrêter là pour préserver votre plaisir de la découverte.
Je pense que Mademoiselle est une de mes meilleurs films de 2016.