Comme souvent, la figure du zombie est très allégorique chez "Maggie". Elle est un prétexte, une image, pour traiter de différents thèmes plus intimistes. Une fois l'introduction chaotique passée, l'épidémie mute quelque peu pour devenir plus confidentielle. Le récit affiche ses ambitions par son rythme posé, et le simple postulat d'un virus qui se répand lentement. Dès ce moment où la fatalité s'impose au père de famille, on y voit la métaphore d'un propos plus profond. On est confins dans le foyer de Maggie, comme dans une chambre d’hôpital où la famille s'écharpe autour du malade condamné. Ce sont deux cas de société qui sont pointés de façon évidente dans cette histoire de vie.
Il y a la question de l'euthanasie par le personnage de Schwarzy confronté au destin de sa fille. Entre souffrance, abandon et acharnement, il doit choisir l'insoluble.
Difficile aussi de ne pas voir de parallèle avec le SIDA. Maggie est infectée car elle revient de virée, elle a mené une vie dissolue. La relation avec son petit ami et les regards portés sur eux soulignent cette métaphore. Parmi les très rares personnages secondaires, il y a une famille qui pousse le parallèle jusqu'à la question de l'inceste (si on prolonge très loin la réflexion).
Tout ça c'est très bien vous me direz. Oui mais c'est avant tout sur le papier que c'est intéressant. Le propos n'est pas franchement approfondit et l'allégorie reste relativement lourde et sans réel intérêt. Le message est complètement convenu, ça reste d'une grande simplicité. Pourquoi ne pas traiter le sujet directement ?
La famille qui est au centre du récit n'est pas très empathique. On ne ressent aucun autre sentiment que dans la relation père-fille. Celle entre Maggie et sa belle-mère pourrait être touchante, mais en voulant, peut-être, défendre le contraire, l'histoire de famille relai au second plan cet échange. Tout le film est focalisé sur l'amour du père qui l'aveugle et le déraisonne. C'est quelque peu imposé comme un postulat inévitable, une évidence, la filiation avant-tout; ce qui n'est pas nécessairement juste.
Le problème majeur de "Maggie" c'est qu'il est insipide. La photographie est plutôt jolie mais finit par être grisante. Rien a part la classe de Schwarzy et d'Abigail Breslin ne retiens l'attention, c'est ennuyeux à mourir.