Sad love in New-York
Considéré par beaucoup comme représentatif de la quintessence du cinéma de Woody Allen, Manhattan est pourtant, sur bien des points, une œuvre atypique. Le splendide prologue concentre toutes ces...
le 23 sept. 2017
63 j'aime
C'est sans doute le film le plus célèbre de Woody Allen, et certainement l'un de ses films les plus personnels avec l'incontournable Annie Hall et le déroutant Stardust Memories.
Après une somptueuse introduction constituant un petit film à part entière, dans laquelle le réalisateur rend gloire à sa ville-muse sous la lumière resplendissante de Gordon Willis et la musique emphatique de Georges Gershwin le charme allenien opère de tous les instants. Tout Woody Allen est dans ce massif et synthétique Manhattan : des couples bourgeois en pleine crise existentielle, des atermoiements sentimentaux, une intelligentsia suffisante pérorant sur la culture littéraire, picturale et cinématographique ou encore des aphorismes des plus subtils, la voix geignarde de Woody Allen et sa sempiternelle névrose... Petit sommet de la comédie sophistiquée Manhattan s'avère complètement représentatif du travail du cinéaste new-yorkais : davantage verbal que visuel, au risque de pencher parfois du côté de la logorrhée le film témoigne d'une écriture plus qu'agréable à suivre, pétillante et pleine d'esprit.
Woody Allen assume son narcissisme au point d'y jouer son propre rôle : celui d'un gag-man tout droit sorti du milieu télévisuel en pleine recherche créatrice, conciliant trois relations sentimentales, chacune plus compliquée les unes que les autres : une rupture conjugale avec une femme l'ayant quitté pour une autre, une amourette avec une jeune lycéenne et une passion séductrice avec une cérébrale un peu barge et très charmante. Le réalisateur retrouve, deux ans après Annie Hall, la belle Diane Keaton dans un rôle sur mesure et significatif, tout en offrant un rôle fugace à l'illustre Meryl Streep. Si le style plus ou moins sobre du cinéaste n'atteint pas des sommets de technicité le Noir et Blanc et les cadrages de Gordon Willis sont un bel exemple de ravissement plastique. Manhattan est un film d'humeur, à la fois touchant et drôle car plein de dérision et de finesse. Un classique qui, pour ma part, dépasse le non moins autobiographique Annie Hall. A voir absolument.
Créée
le 6 oct. 2015
Critique lue 428 fois
D'autres avis sur Manhattan
Considéré par beaucoup comme représentatif de la quintessence du cinéma de Woody Allen, Manhattan est pourtant, sur bien des points, une œuvre atypique. Le splendide prologue concentre toutes ces...
le 23 sept. 2017
63 j'aime
...faire le bon choix ! Fantaisie dramatique Depuis Annie Hall, Woody Allen a gagné en profondeur et en humanité. Il ne se contente plus de faire du comique pour faire rire mais il dissèque les...
Par
le 6 févr. 2016
55 j'aime
6
Je vais certainement me faire encore des détracteurs quand j'attaque du Woody Allen et notamment un des film important du cinéaste. Je vais pourtant tenter, une fois encore, d'expliquer ce qui ne me...
Par
le 8 juil. 2012
48 j'aime
1
Du même critique
Précédé de sa réputation de grand classique du western américain La Prisonnière du désert m'a pourtant quasiment laissé de marbre voire pas mal agacé sur la longueur. Vanté par la critique et les...
Par
le 21 août 2016
42 j'aime
9
Immense sentiment de paradoxe face à cet étrange objet médiatique prenant la forme d'un documentaire pullulant d'intervenants aux intentions et aux discours plus ou moins douteux et/ou fumeux... Sur...
Par
le 14 nov. 2020
38 j'aime
55
Nice ou l'enfer du jeu de l'amour-propre et du narcissisme... Bedos troque ses bons mots tout en surface pour un cynisme inédit et totalement écoeurrant, livrant avec cette Mascarade son meilleur...
Par
le 4 nov. 2022
26 j'aime
5