Dans la vie, il a deux sortes d'individus. Ceux qui, en levant les yeux vers le ciel étoilé, énumèrent fièrement les constellations. Et ceux qui ne voient dans l'immensité céleste que l'insignifiance de la vie humaine.
Dans le film de Lars Von Trier, il y a Justine, écrasée par la mélancolie, et les autres, qui vont l'être aussi mais plus tard... Avec les autres, Justine se sent mal: un beau-frère obsédé par le fric, un patron obsédé par le pouvoir et un benêt de mari obsédé par son cul...
Pendant que ces pantins arrogants et stupides s'agitent autour d'elle en tentant de construire un impossible bonheur (son mariage), Justine se débat quotidiennement avec l'insupportable insignifiance de la vie. Alors quand la planète Mélancholia s'approche et menace dangereusement la Terre, Justine s'en réjouit presque. Les pantins, eux, s'affolent et fuient...
La planète de Lars n'est rien d'autre que l'idée de finitude qui accompagne ces individus que l'on dit mélancoliques. Ceux qui ont compris très tôt que rien n'éloignerait la camarde. Ni l'accumulation de richesse et de pouvoir, ni le progrès aux accents scientistes, ni l'agitation quotidienne...
Le film est magnifique, dans sa forme et dans son propos, si ce n'est cette façon qu'a Lars von Trier de décrire la fin d'un monde comme un châtiment mérité tellement l'humanité est diabolique. La nature n'aura pas besoin de ta morale chrétienne pour faire le travail Lars...