Mélancolie quand tu nous tiens.
Le film Mélancholia, réalisé par Lars Von Trier (LVT), se voit doté de deux admirables actrices qui donnent tout son sens à ce film: Charlotte Gainsbourg et Kirsten Dunst. Ce film ne relate pas seulement la fin du monde causée par une planète tout en concentrant l'histoire sur un seul endroit, c'est aussi une analyse de la mélancolie et à un point plus extrême: la dépression. En effet, en découpant son film en deux parties, LVT va offrir aux spectateurs la mélancolie sous différentes formes.
A travers Mélancholia LVT impose une fois de plus son empreinte très spécifique au personnage. En effet, si on reconnait sans aucun doute le style de LVT, c'est par l'analyse de l'être humain qu'il fait dans ses films, et Mélancholia n'échappe évidemment pas à ça. Comme dans Nymphomaniac où il va analyser la condition humaine, ici, le réalisateur nous livre une analyse de la mélancolie plutôt approfondie et assez originale. De plus si on reconnaît facilement le travail de LVT, c'est d'une part ces nombreuses scènes qui ont toute une signification, je pense notamment à ce fameux plan où on voit Justine (alias Kirsten Dunst), allongée nue au bord d'une rivière faisant face à la nuit mais aussi et surtout à la planète Mélancholia. D'autre part, c'est cette caméra qui bouge en même temps que les personnages, qui donnent un réalisme encore plus poignant à chaque scène filmée, notamment lorsque Claire (alias Charlotte Gainsbourg) saisit son gosse et tente désespérément de démarrer la voiture.
D'un point de vue plus approfondit, Mélancholia c'est une analyse profonde de la mélancolie: à travers le point de vue extrême de Justine (dépression) et celui plus soft de Claire. En effet, tout le film reflète cette mélancolie: aussi bien la musique classique douce qui berce et apaise mais aussi par les longs plans où la caméra se concentre sur un visage, par exemple. Une mélancolie qui est transmise au spectateur par le brillant jeux des acteurs, notamment Kirsten Dunst qui interprète avec brio la mariée dépressive, celle qui sourie, qui essaye, qui fait semblant d'être heureuse, mais qui, quand on la voit sourire, reflète toute la peine, la fatigue et le malheur qu'apporte la mélancolie. Cependant, cette mélancolie transmise tout le long du film, c'est très dérangeant pour le spectateur. En effet, on a une longueur des scènes, un mou dans le film qui fait qu'on s’ennuie tout le début et sur quelques passages parfois. Cette mélancolie que LVT veut essayé de transmettre, c'est traître parce que le spectateur lui s'en lasse, le début est long à démarrer, la majorité des scènes sont molles. J'avoue que plusieurs fois j'ai eu envie d'abandonner. Mais LVT à ce don de rattraper ses scènes trop peu dynamiques pour nous livrer juste après soit une scène magnifique soit un nouveau souffle à l'histoire.
A travers Mélancholia, LVT sonde de son empreinte si particulière la mélancolie et même d'un point de vue plus extrême, la dépression. Cependant à trop vouloir faire passer ce genre d'émotions si triste dans son film de deux heures, le spectateur s'ennuie, il y a de nombreuses scènes lentes, molles et trop longues, ce qui rend le film plutôt lassant, malgré de nombreuses scènes très belle et magnifiquement maîtrisée.