Approchez, approchez, regardez bien cette lumière rouge.
C'est fou comme certains films vous paraissent différents entre le moment où vous les regardez à la sortie et quand vous les revoyez parfois quelques années plus tard. C'est fou aussi comme ils peuvent vous décevoir une fois passé le cap de l'enfance ou de l'adolescence. C'est fou, heureusement, comme certains résistent bien au poids des années. Men in Black fait partie de ceux-là.
Ces hommes en noir justement nous font bien rire du début à la fin. En plus il réside dans l'oeuvre de Sonnenfeld quelque chose, une forme d'hommage à la SF d'autrefois. Des personnages aussi originaux les uns que les autres, un alien sanguinaire qui défend des cafards, des hommes qui aident les extraterrestres à mettre au monde et puis cette petite forme d'hommage à un cinéma d'autrefois. Le début ressemble fort à des cartons pâtes comme décor.
Et puis, outre forcément cet humour qui fonctionne dans la majeure partie des cas, il y a ce duo de personnages vraiment complémentaire entre Jay et Kay. L'un joué par Will Smith, qui a forcément la classe dans son costume, et l'autre par Tommy Lee Jones en vieux de la vieille dans son job. La complémentarité se ressent dans le caractère des personnages entre l'expérimenté et le jeune quelque peu fougueux (ah la distribution des armes, ah la voiture qui roule sur le haut d'un tunnel,...).
L'humour fonctionne donc parfaitement et ne manquant pas forcément de dérision sur les vrais monstres. Comme cette sélection que doit passer nos hommes pour être engagés parmi les MIB et qui doivent tuer le dangereux alien qui est loin d'être celui que l'on croit.
Le film a un gros défaut pour moi, c'est qu'il est trop court. Généralement, je trouve que c'est un point positif, mais ici, ça empêche les personnages d'avoir encore plus d'envergure et d'avoir une relation bien plus "intime". Ca donne aussi un film qui fait la part belle à l'action, mais qui aurait pu en rajouter l'une ou l'autre séquence sans qu'on ne frise l'indigestion.
Qu'importe, Men in Black va droit à l'essentiel: divertir, faire rire et être un gage d'une soirée télé réussie. Sonnenfeld a fait le boulot.