Critique : Men In Black 3 (par Cineshow)

Etrange l'aura de Men in black, film quasiment culte aujourd'hui, sorti il y a déjà 15 ans. Pourtant si on y regarde bien, le film est loin d'être parfait et souffre de nombreux défauts, mais reste très sympathique, mariant la comédie et la SF, combinaison finalement rarement exploitée au cinéma. Et sa suite laborieuse et globalement ratée joue en sa faveur. Toujours est-il que sort ce Men in black 3 un peu de nulle part, Will Smith et Tommy Lee Jones ayant considérablement fait évoluer leur carrière respective depuis, et Barry Sonnenfeld n'ayant rien tourné depuis 2006 et l'obscur Camping car (il officiant beaucoup plus pour la TV ces dernières années).

Alors, pure opération commerciale ou réelle surprise justifiée par une histoire ? Un peu des deux mon capitaine, quasiment à temps égal à l'écran. Car d'entrée, le film surprend. Un démarrage sur les chapeaux de roues, la présentation d'un méchant très iconique et charismatique (fait rare!), deux éléments qui permettent de planter un décor relativement optimiste pour ce troisième opus. J et K occupent le terrain, enchainant les blagues et jouant à fond la carte de l'évidente mais demandée relation « bon cop/bad cop ». Qu'il s'agisse des grandes tirades de Will Smith face à la population après un coup de neuroliser pour expliquer l'inexplicable, ou d'une future mythique scène de discours posthume de K, tous les dialogues semblent avoir cette fois-ci nettement plus travaillés que dans MIB2 (voire MIB).

Une qualité d'écriture qui trouve son équivalence visuelle et d'efficacité lors de la probable meilleure scène d'action de la trilogie dans un restaurant chinois, Sonnenfeld exploitant à merveille les effets spéciaux aujourd'hui disponibles. Les impacts des fameux pistolets laser des agents en noir sont du plus bel effet, surtout dans une 3D plutôt agréable (un autre point positif notable), qui, à défaut d'être transcendante, sublime les séquences les plus viriles. Bref, pendant une demi-heure, le contrat est donc plus que bien rempli et augure du meilleur pour la suite.

Seulement voilà, à partir du moment où J va devoir retourner dans le passé (le point central justifiant le film), le soufflé retombe à plat très, trop, rapidement. A aucun moment le contexte historique des années 60 n'est exploité à son maximum malgré toutes les caricatures qu'il autorisait. Trois hippies dans la rue, trois références à Warhol, Yoko Ono et l'homme sur la lune et hop, emballé c'est pesé. Les efforts sont au minimum et cela s'en ressent à peine 10 minutes arrivé dans les 60'. Et ce sentiment n'est en rien lié à la présence de Josh Brolin, assurant bien dans le rôle de K jeune, s'appropriant les mimiques et le timbre de voix de Lee Jones sans jamais le parodier.

Le fautif est clairement designé : le scénario. En faisant du sur-place pendant près de 30 à 40 minutes et contrastant d'autant plus avec la première partie, Men In Black 3 semble avancer avec le frein à main à fond. Une difficulté notoire à se renouveler pendant la période « passée » qui laisse à penser que ce troisième opus a directement subit les contraintes imposées de Tommy Lee Jones, pas forcément désireux de se faire un trois volet intégralement. Malgré un Will Smith moteur du début à la fin, la présence du bon vieux K semble plus que jamais au cœur de l'ADN des films puisque dès qu'il disparait, tout parait plus fade et laborieux.

Un problème qui aurait pu être partiellement corrigé si le « bad guy » de MIB3, rappelons-le au fort potentiel graphique, avait été mieux écrit et surtout, plus présent. Car après une introduction relativement forte et quelques secondes distillées ici et là, avant la « grande » bataille finale, vous ne le reverrez pas. Pire, son pouvoir (que l'on tait, bien entendu) ne sera que peu exploité alors qu'à plusieurs reprises, Sonnenfeld tease ses spectateurs en prévision d'un final que tout le monde espérait prenant, mais qui ne demeurera que tout à fait anecdotique.

MIB 3 est donc un divertissement relativement agréable, pas ennuyeux et doté d'une première demie heure vraiment réussie, mais qui patine un peu par la suite et sombre finalement dans l'anecdotique vite vu, vite oublié. On se consolera avec l'abattage d'un Will Smith en pleine forme, visiblement heureux de retrouver un personnage qu'il affectionne tout particulièrement. Ceci dit, de là à confirmer qu'un troisième film était bien nécessaire, il est un pas dangereux que nous ne franchirons pas ...
mcrucq
5
Écrit par

Créée

le 12 mai 2012

Critique lue 996 fois

8 j'aime

Mathieu  CRUCQ

Écrit par

Critique lue 996 fois

8

D'autres avis sur Men in Black 3

Men in Black 3
Jackal
6

Mieux vaut tard que jamais

Un extraterrestre barbu, dentu et cracheur d'épines du nom de Boris l'Animal s'évade d'un pénitencier lunaire et remonte le temps jusqu'en 1969 pour se venger de K, qu'il réussit à faire disparaître...

le 23 mai 2012

48 j'aime

19

Men in Black 3
Mob_Borane
7

Oui, oui, oui !

Ils l'ont fait ! Malgré toutes les crises endurées durant la production, Men in Black 3 est un bon Men in Black. Un bon film ? Non, certainement pas. Les non-fans de la franchise peuvent tout de...

le 27 mai 2012

33 j'aime

Du même critique

Expendables 2 : Unité spéciale
mcrucq
8

Critique : Expendables 2 (par Cineshow)

Lorsque le projet Expendables 1 avait été annoncé il y a maintenant plusieurs années grâce à l’impulsion de Sly, la testostérone de tous les afficionados de films d’action des années 80 avait...

le 12 août 2012

82 j'aime

12

Taken 2
mcrucq
2

Critique : Taken 2 (par Cineshow)

Avec son budget de 25 millions de dollars ayant engendré 226 millions de dollars de recette, Taken premier du nom avait créé la surprise à l’international en atomisant la concurrence, et en se...

le 9 sept. 2012

53 j'aime

12

Django Unchained
mcrucq
9

Critique : Django Unchained (par Cineshow.fr)

Il aura fallu presque 20 ans à Quentin Tarantino pour réaliser son western, celui qui hante l’ensemble de sa carrière, et celui qu’il évoque de manière subliminale dans chacun de ses films. Après...

le 19 déc. 2012

52 j'aime

6