Millénium - Les hommes qui n'aimaient pas les femmes par AntoineRA
• Revu en mars 2014 :
Décriée car elle est un remake d'un film à succès tiré d'une saga littéraire à succès, cette mouture que propose David Fincher est pourtant d'une rare qualité. Sa mise en scène est brillante et restitue, dans le visuel et le rythme, la noirceur qui parcourt l'histoire des ces "hommes qui n'aimaient pas les femmes". S'appuyant sur les sublimes paysages scandinaves et une photo monochromatique ciselée, il souligne ainsi le côté froid et sauvage des mystères qui entourent cette enquête. À ses côtés, Trent Reznor et Atticus Ross offrent une bande originale malsaine, adéquate à la noirceur pulsée de certaines scènes crues. L'ambiance est sombre, le propos mature, et l'intrigue parfaitement orchestrée, bien qu'affichant quelques longueurs. Avec des prestations solides (Craig) et époustouflantes (Mara), il n'y a que sur la fin qu'il semble avoir du mal à clore puisqu'il fait suivre le climax par la conclusion successive de quatre sous-intrigues. Sans dévaluer le film suédois, cette version américaine propose une excellente adaptation, à la fois dans le ton, et dans son caractère cinématographique léché.
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• Critique du 19 janvier 2012 :
Alors, je n'ai lu aucun livre, ni vu aucun des films suédois, ce à quoi il faut que je remédie pour avoir un semblant de comparaison. Donc mon avis sera celui de quelqu'un qui découvre l'histoire.
Après une petite scène, on a le droit à un générique visuellement bluffant. C'est de plus en plus rare les génériques d'intro d'ailleurs, les animations sont souvent gardées pour les crédits des noms principaux avec le classique écran noir et le défilement des autres membres de l'équipe. Donc un générique très classieux, un peu abstrait par moment et qui m'a tout de suite fait penser "rien que pour ça, l'achat du Blu-Ray est justifié".
Le film ensuite. Pour un néophyte, ça démarre assez dur, j'ai eu du mal à rentrer dedans. L'histoire de l'auteur suédois recèle de pléthore de noms/persos qui nous sont balancés les uns à la suite des autres. Difficile de s'y retrouver. Même à la fin du film j'étais encore dans le flou ("mais c'est qui lui en fait ?"). De plus, on suit deux persos, Lisbeth et Mikael, mais les scènes s'enchaînent sans que l'on comprenne réellement où cela nous mène.
Puis, après peut-être 20-30 min, le cinéma de Fincher commence à se mettre en route, et l'on montre de plus en plus d'intérêt vis à vis de la suite de l'histoire. Et c'est d'ailleurs un avantage pour le film, sa durée de 2h40 lui permet vraiment de pouvoir nous faire profiter à fond de l'intrigue malgré un début assez éprouvant (j'me suis même demandé si le film allait vraiment me plaire).
Sans vous raconter toute l'histoire, j'ai trouvé le jeu des acteurs très juste, et renforcé par la réalisation impeccable de Fincher, qui garde un ton assez froid dans l'atmosphère du film. On a quelques scènes assez dures (âmes sensibles), même si c'est principalement du suggéré. L'actrice Rooney Mara est magnifique dans son rôle. Et si elle apparaît étrange par son look, et son attitude, au départ, on finit par s'attacher à cette singularité.
Musique encore une fois signée par le collaboration Trent Reznor/Atticus Ross. Des thèmes indus/drone assez minimalistes et parfois oppressifs qui savent sans problème accompagner les scènes.
Le point qui m'a vraiment dérangé, c'est vis-à-vis du langage (vu en VOST). Alors je suis d'accord que Fincher respecte le bouquin et tourne en Suède, avec des persos sensés être suédois, mais le fait qu'ils parlent tous anglais, bah je sais pas, moi ça me dérange. En fait, non, ce n'est pas tant ça que tous les acteurs semblent jouer l'accent suédois dans leur élocution, du coup c'est encore plus étrange et apparaît différemment que si c'était un doublage. Peut-être qu'il aurait pu adapter l'histoire à l'Angleterre ou autre petit pays anglophone.
Hormis ce détail, un très bon film dans la continuité des très bonnes sorties auxquelles nous a habitués Fincher, et qui ne demande qu'à voir une suite réalisée par les mêmes mains.