Millénium - Les hommes qui n'aimaient pas les femmes par orioto
Il faut dire, pour commencer, à quel point je hais, avec une force sans nom, le premier film qui a été tiré de ce roman à succès. Je ne pouvais croire que Fincher, si intelligent et fin, tombe dans le piège de ce innommable immondice fascisante. C'est déjà la première force qui distingue sa version. Le film suédois se veut sociétal. Il se veut même féministe et moderne, quand il n'est qu'apologie de la vengeance et de la peine de mort. Fincher lui, ne fait pas de films sociétaux, ni même liés d'aucune façon que ce soit au monde qui nous entoure. Il fait du cinéma pour le cinéma, et ne s’intéresse pas à la vengeance redoutable et castratrice des femmes martyres. Il fait ce film parcequ'il aime la suède, ses paysages enneigés, et Chinatown. Il ne fait pas de son héroïne une femme fatale revendicatrice aux dents acérées, mais une petite gamine frêle, complexée et renfermée. Il ne tombe pas dans le thriller horrible et froid que l'on attend de lui. Il signe un film confortable (comme il l'avait fait avec Panic Room), lent, ambiant, gracieux, hollywoodien. Il arriverait presque à nous donner envie de voir une suite, tout en espérant qu'il passe tout de même à autre chose...