Minuit à Paris par Xanadu
La bande-annonce promettait un peu trop de clichés parisiano-kitchs à mon goût, une comédie romantique facile avec la découverte du "véritable" amour en même temps que l'amour de notre (bien jolie) capitale. C'est là que j'ai su que Woody Allen n'est pas un auteur pour rien. Ayant suivi deux trois amis dans le trip "le voir en même temps que sa sortie à Cannes", je n'ai pas regretté.
Sous couvert de cartes postales, les thématiques magiques, artistiques, nostalgiques et intemporelles avancent masquées. Parfois, les étalages de lieux ou de personnages débordent, comme un stand de pommes trop mures, trop disneyiennes. On sent que le réalisateur se fait plaisir... Mais au final, moi aussi. Le revirement de genre que, naïvement, je n'attendais pas, transforme en jeu la première impression du "oh, tiens, en référence à...?" et je souris.
Quelques longueurs, quelques redites à mon goût (c'est bon, tonton Woody, on avait compris !) et des personnages "mauvais" trop manichéens... Mais cette ambiance à la lisière du conte de fée pour américains expatriés m'a plu, de même que ses thématiques.
De très bons seconds rôles : Alison Pill (voir la boudeuse Kim de Scott Pillgrim accompagner le Loki de Thor version "corporate", c'est rigolo en soi.), Corey Stoll (Ernest) et Adrien Brody dans une scène croustillante. Et comme en France on aime les privilèges, je crois bien qu'il n'y aura que nous pour rire du décalage avec le personnage du détective.
En dire plus serait spoiler, et spoiler ce film est gâcher une partie de sa magie. Je le précise car c'est un comble : très facile d'en dévoiler trop en en parlant... Mais pour une fois la bande-annonce est ingénieuse et peut se visionner sans crainte. Un conseil, donc : n'écoutez pas trop les gens autour de vous si vous comptez y jeter un oeil.