Les Monty Python contre le fanatisme religieux
Culte outre-Manche, cette troupe d'humoristes anglais qui s'était fait connaître à la BBC au début des années 1970 se lança au cinéma à partir de 1975 avec « Monty Python : Sacré Graal ! ». En 1979, sortait leur deuxième long-métrage : « La vie de Brian ».
Révisant l'histoire de Jésus, le film s'attache au destin de Brian. Cet homme, que les rois mages honorèrent à sa naissance croyant que c'était le messie tant attendu, va s'engager avec le « Front du Peuple de Judée » pour libérer le territoire de la domination romaine tandis qu'il deviendra un prêcheur adulé en voulant échapper aux Romains. Condamné par ces derniers, il sera crucifié en martyr malgré bon nombre d'occasions qui auraient pu le sauver.
Le film est une montagne russe avec ses hauts et ses bas. Tout commence très bien avec ce sublime générique signé Terry Gilliam qui est devenu l'un des plus grands réalisateurs britanniques des années 1980 – 1990 (la décennie 2000 est un ton en-dessous). Tout son univers graphique se reconnaît déjà ici.
L'humour absurde, entre non-sens et parodie, véritable marque de fabrique des Monty Python, marche très bien ici lors de quelques scènes mémorables : le personnage de Brian lui-même qui est un condensé de l'humour des Anglais, la scène de lapidation, la correction orthographique des tags en latin, Biggus Dickus, l'OVNI... Pourtant, entre ces moments inoubliables, le film redescend très vite si bien qu'il est difficile parfois de ne pas trouver le temps long alors que le film est relativement court (1H30). On pourra tout de même louer leur volonté d'aller au bout de toutes leurs idées à la manière d'un Alain Chabat ou des Robins des Bois en France qui revendiquent l'héritage des Monty.
La critique du fanatisme religieux est flagrante dans le film. Les paroles et les actes de Brian sont mal interprétés amenant le désordre voire le délire parmi ses ouailles. Pour autant, il est difficile d'y voir une critique de la religion en tant que telle. Le parti pris scénaristique de déplacer le récit sur le personnage de Brian épargne du coup Jésus finalement peu moqué dans le film. Ce choix empêche tout blasphème envers le christianisme.
« La vie de Brian » est donc un film intéressant qu'il faut sans doute avoir vu au moins une fois dans sa vie. Pour autant, les temps morts sont trop nombreux pour qu'on crie au chef d'œuvre. De plus, contrairement au générique confié à Terry Gilliam, la réalisation de Terry Jones ne sort pas des sentiers battus. Heureusement, cette enfilade de sketchs plus qu'un film livre son lot d'éclats de rire. Après tout, n'est-ce pas ce qu'on attend d'une comédie ?