Les Monty Python sont cultes. Ils sont drôles, ils sont irrévérencieux, chacun de leurs films est une satire, sans aucun complexe, indispensable au paysage cinématographique anglais. La Vie de Brian ne fait pas exception.

La Vie de Jésus revisitée par des anglais, ça n'est pas commun. Surtout à une époque où les artistes tentent de s'exprimer plus explicitement à la télévision encore très contrôlée. Et s'attaquer à la religion n'est pas chose aisée, car il ne faut pas tomber dans la caricature bête et méchante, stupide et sans âme. Chose qu'ici, le fameux groupe évite avec aisance.

De la naissance de Jésus jusqu'à sa mort, tout n'est que pure parodie, drôleries en tout genre, humour gras et calembours, anachronisme malins et acteurs convaincus de leurs personnages, le plus drôle étant assurément la mère de cet idiot de Brian. La nudité de la Femme, la lapidation transformée en grand spectacle, le célèbre Biggus Dickus et la scène finale sont autant de moments d'anthologie qui permettent au film de se dresser comme un moment d'humour british comme on peut les adorer.

Certes moins bon que Sacré Graal, il n'en reste pas moins que La Vie de Brian, obligatoirement à voir en Version Originale est tout ce qu'il y a de plus jouissif, notamment entre amis. L'intelligence du film vient également du fait qu'il est universel malgré une réflexion ouvertement anglaise : tout français que je suis peut comprendre et rire en phase avec une société somme toute assez différente.

La réflexion quant à la religion, fait d'un Brian pris pour un illuminé qui quoi qu'il dise sera adulé par une foule en délire, est osée, notamment pour l'époque du film : libération des mœurs, remise en cause de l'Église par la jeunesse certes mais Angleterre tout de même conservatrice. Et le film ne prend pas une ride dans son propos, on s'amuse toujours autant, à la vue de ces hurluberlus aux cheveux longs, protestataires, moqueurs de tout ce qui fait partie de la société (des associations en passant par les syndicats jusqu'au gouvernement et la religion) et ayant réussi l'exploit de créer quelque chose de nouveau.

Quelques petites longueurs c'est vrai, font que la note ne peut aller au dessus de 7/10 mais bon, on les pardonne facilement au vu des fous rires que procurent certaines scènes et le côté déjanté assumé de la troupe anglaise la plus connue qui soit.
Carlit0
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Apologie de l'absurde

Créée

le 2 mars 2012

Critique lue 713 fois

6 j'aime

Carlit0

Écrit par

Critique lue 713 fois

6

D'autres avis sur Monty Python - La Vie de Brian

Monty Python - La Vie de Brian
Sergent_Pepper
8

Red Sea pedestrian

La vie de Brian, c’est le genre de film dont il n’est pas vraiment possible de faire une critique. La seule chose que tu as envie de faire, c’est de citer des passages pour partager les moments où tu...

le 20 oct. 2014

70 j'aime

16

Monty Python - La Vie de Brian
Ze_Big_Nowhere
8

L'Evangile apocryphe

"A cette époque-là parut un édit de l'empereur Auguste qui ordonnait le recensement de tout l'Empire. Ce premier recensement eut lieu pendant que Quirinius était gouverneur de Syrie. Tous allaient se...

le 29 nov. 2013

49 j'aime

10

Monty Python - La Vie de Brian
Electron
8

Brian crut s’y fier

Eh oui, les paroles de sa mère, Brian s’y fiait. D’après elle, il était le fils du juif Cohen. Or, elle finit par lui avouer que son père était un centurion romain. Ces romains que Brian avait appris...

le 27 juin 2014

44 j'aime

2

Du même critique

Holy Motors
Carlit0
2

Monsieur Merde

Depuis Cannes, à peu près toutes les critiques vantent les mérites d'un réalisateur de retour après onze années d'absence des plateaux de tournage : Leos Carax. Scandale totale dans la presse,...

le 13 juil. 2012

27 j'aime

24

Jules et Jim
Carlit0
3

Jeanne Moreau, ses plans culs, son égoïsme et le reste du monde

Je ne connais que très peu l'œuvre de François Truffaut et si les 400 coups m'a véritablement emballé, l'homme qui aimait les femmes a été un grande déception. Et quand tout le monde m'a parlé de...

le 11 janv. 2012

26 j'aime

Les Anges déchus
Carlit0
9

Les amours impossibles

Se plonger dans le cinéma asiatique, c’est a priori, devoir découvrir plus en profondeur l’œuvre de l’un de ses maîtres : Wong Kar Wai. Car si In the Mood for Love est magistral, emplie d’une beauté...

le 4 févr. 2013

20 j'aime

8