James Stewart et Frank Capra. Il n’y a pas besoin de beaucoup plus d’arguments pour nous persuader que le film sera de bonne facture. La doublette s’attaque cette fois-ci à l’élite de Washington dans cette comédie dramatique sur un homme naïf mais plein d’espoir qui se retrouve seul face à la corruption qui habite le Sénat. Enrôlé pour son apparente malléabilité, il se révélera comme un des derniers défenseurs des valeurs mêmes qui ont construit les Etats-Unis. En découlera le plus célèbre des Filibusters afin de rétablir la justice et l’intégrité qui n’auraient jamais dû quitter l’hémicycle.


Le film est fascinant sous bien des aspects. L’histoire n’est finalement qu’une guerre entre le bien et mal et comme souvent chez Capra, les protagonistes et antagonistes sont presque caricaturaux pour immédiatement identifier qui seront les' gentils' et qui seront les 'méchants'. S’il y a bien un message dans les films de Capra, c’est que les personnes ayant une fibre morale ne doivent jamais perdre espoir car ils triompheront, quelle que soit l’adversité.


James Stewart est épatant en idéaliste provincial initialement dépassé par les événements et tout simplement la ville de Washington avec ses monuments et son histoire. Peu avare en bons mots, son personnage est des plus attachants. Capra met en scène la confrontation entre la réalpolitique et les principes de la constitution en exprimant de façon claire que les représentants du peuple ne devraient sous aucun prétexte sacrifier leurs valeurs pour s’accrocher au pouvoir. Jean Arthur est également à la fête dans son rôle d’assistante dure à cuire et pleine de jugeote mais blasée par les rouages de la politique.
Si le manichéisme du long-métrage est une évidence, on ne peut le lui reprocher pour autant. Tout, ou presque, fonctionne. Capra est un éternel optimiste et si son patriotisme ternit parfois légèrement ses films, son sens des valeurs parvient à réchauffer nos cœurs. Tourné en 1939 mais malheureusement toujours d’actualité, Mr. Smith Goes to Washington est indéniablement un excellent film. Si ici la bonté humaine finit par l’emporter, on regrettera que ce ne soit pas toujours le cas en-dehors des films.

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le 19 oct. 2015

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Jake Elwood

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