Batman et Luke Skywalker discutent.
Luke :
"Je dois sauver notre galaxie. Un terrible mal caché dans l'ombre menace de prendre le pouvoir afin de semer le chaos."
Batman :
"Je dois sauver Gotham City. Un terrible mal a pris le pouvoir et menace de faire exploser la ville."
Un membre du Ku Klux Klan arrive sur son cheval :
"Je dois sauver l'Amérique. Un terrible mal a déclaré que tous les Hommes naissaient libres et égaux en droit. De cette liberté fut semée la terreur dans notre douce Caroline du Sud.
L'Amérique entière a vu mes aventures sur grand écran. Des émeutes ont éclatées, notre Ku Klux Klan a pu renaître de ses cendres après trente ans de pénible silence.
Et vous, qui prônez un message de paix et d'amour, n'êtes que mes descendants. On raconte vos aventures comme on a déjà raconté les miennes. Que vous m'aduliez ou me détestez, votre sang est mon sang. Les rêves et espoirs que vous éveillez chez vos spectateurs sont les mêmes que ceux de mes fanatiques que vous réprimez aujourd'hui."
Jésus apparaît :
"Oserons-nous rêver d'un âge d'or quand la guerre bestiale ne régnera plus ? Mais, à la place un prince charmant, dans l'entrée de l'amour fraternel de la ville de la Paix."
Certaines paroles sont éternelles, quelles que soient le contexte dans lequel elles sont employées.
Naissance d'une Nation est un film de propagande raciste.
Mais le fond de son propos dépasse la pensée de Griffith.
Il dépasse la pensée des spectateurs de 1915.
Il dépasse la pensée des spectateurs d'aujourd'hui.
Il dépassera la pensée des spectateurs de demain.
Comment un film qui a servi la haine à s'exacerber aux Etats-Unis peut-il procurer la sensation d'être essentiellement constitué d'un message humaniste ?
Griffith introduit ainsi la seconde partie du film :
"Ceci est une représentation historique de la Guerre Civile et de la Période de Reconstruction, et n'a pour but de refléter aucune race ou population d'aujourd'hui."
Et s'il disait vrai ?