We can be Heroes, just for one day

New York, 1997.


Suite à une hausse drastique de la criminalité 9 ans auparavant, l'île de Manhattan fut transformée en prison de sécurité maximale à ciel ouvert.
Ici, pas de gardes, pas de salle de sport, pas d'infirmerie, pas de douches où faire semblant de lâcher accidentellement la savonnette et pas de cantines. Uniquement les prisonniers, et le monde qu'ils ont créé.
Alors en route pour assister à un sommet mondial, dont le bon déroulement dévoilerait un échappatoire à la guerre qui ravage le monde, l'avion du président des Etats Unis est détourné, et s'écrase en plein Manhattan.


Le seul espoir de retrouver le président ? Envoyer sur l'île un homme suffisamment compétent, discret et déterminé pour extraire le chef de l'état de cet enfer urbain.
Cet homme, c'est Plissken, Snake Plissken. Ancien héros de guerre, plus jeune soldat à être décoré par le président, qui a mal tourné, et qui se fit capturer à la suite d'une tentative de braquage à la banque fédérale.
C'est le parfait candidat pour cette mission, il ne lui manque qu'une chose, une motivation digne de ce nom.
Grâce à une habile ruse, Hauk, l'homme qui met en place ce sauvetage, injecte à Snake des micro-explosifs à retardement dans son organisme, explosifs qui détoneront dans 22 heures, au moment prévu du discours du président.


Plissken dispose donc de 22 heures pour ramener à bon port l'homme à la tête des USA, si il ne veut pas perdre la sienne.
Nous voila donc embarqué dans un voyage au côté du plus badass des badass.
Ici, le temps est la plus grande menace, et l'on redoute l'aube plus que tout.


Ce qui marque en premier lorsqu'on visionne Escape from New York, c'est l'ambiance dans laquelle le long-métrage nous plonge. Une ambiance oppressante, pesante, sombre.
C'est bien simple, c'est dégueulasse, Manhattan possède tout ce qu'un univers urbain peut avoir en terme de crasse. Ça fume, ça suinte, ça dégouline ...
On ressent ici la pâte de l'artiste et artisan Carpenter, qui encore une fois se trouve derrière presque tous les aspects créatifs de son film.


Cette saleté urbaine est encore plus accentué par la propreté et l'ordre que l'ont retrouve derrière le mur de 15 mètres séparant le pénitencier du reste du monde.
Du côté civilisé, tout est terne, bichromatique et lisse. Les uniformes des gardiens de l'ordre établi sont simples, noirs et impersonnels, ces soldats sont de véritables stormtroopers, avec des M16 à la place de blasters.
De l'autre côté, les pecnots enfermés sont tous plus excentriques les uns que les autres.
Et dieu sait qu'ils ont l'air de s'y connaître en triques, tant ils ont l'air de sortir tout droit d'une représentation théâtrale de Mad Max mélangé avec un soupçon de DBZ (on me fera pas croire que ce mec n'est pas cosplayé en Vegeta métro-sexuel).


Vous l'aurez compris, esthétiquement, le film à une identité propre oscillant entre ça (badass), ça (badass ...) et ça (euh ... badass, je crois ...), le tout donnant une sacré gueule au tout.
Niveau production, réalisation, effets spéciaux, musiques ... ça roxx sévère du poney comme dirais Jean Kevin. On frôle la perfection à tous niveau, que ce soit suivant les normes d'époques, ou les standards d'aujourd'hui. En le revoyant, je me suis d'ailleurs fais la réflexion que New York 1997 était resté au goût du jour, aussi bien dans son propos que dans sa forme. C'est bien simple, hormis les diodes (c'était les années 80, faut leur pardonner) et les écrans avec effets fils de fer (pareil), le film de Carpenter est plus moderne que ce qui se fait aujourd'hui.
Quand on vous dit que ce mec était avant-gardiste.


En plus de tout ça, Big John se paie le luxe d'insérer, pas toujours subtilement il est vrai, une critique du grand vilain oncle Sam, mais le tout dans l'humour.


A mi chemin entre un Blade Runner sous GHB et un actionner à la Mc Tiernan, Escape From New York fait partie de ces films injustement critiqués pour des raisons injustes par des gens ne l'ayant pas vu, un peu comme Rambo, Conan le barbare ou Massacre à la tronçonneuse.
Pourquoi ? Il faut bien se dire que même si il a un très grand nombre de fans aficionados, Carpenter se coltine également un bon nombre de détracteurs pas toujours très commodes.
Il faut dire que le cinéma de genre, dont le maître de l'horreur reste un des plus grands représentants, a longtemps été considéré (et le reste encore maintenant dans la tête de certains) comme la sous-race du cinéma.
Et pour ces rustres New York 1997 n'échappait pas à la règle.


Mais le Big John, lui, il s'en fout des empêcheur de filmer en rond et des tarlouzes bien pensantes.
Et, à la manière du géniale coup de pute de Snake Plissken à la fin de son film, Carpenter fera un bon gros pied de nez à ces salopiauds 15 ans plus tard en sortant Escape from L.A.


Au final Johnny, il est comme Snake, la bien pensance, le politiquement correct et le reste du monde, il s'en balance !

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le 12 janv. 2016

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KND

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